Papers and Documents relating to the Foreign Relations of Hungary, Volume 2, 1921 (Budapest, 1946)

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1921 6oi Je ne doute pas que les Puissances alliées et associées ne se rendent compte des difficultés pouvant surgir du changement de nationalité imposé à des centaines de milliers de familles fidèles à leur patrie millénaire et de la nécessité absolue que ce supplice, si tant est qu'il ne peut partiellement leur être évité, se fasse de façon à leur causer le moins d'émoi possible. Le Gouvernement hongrois, soucieux d'épargner de telles é­preuves douloureuses à ses concitoyens, ne se lasse pas de faire les plus grands sacrifices pour trouver une base d'entente avec le Gouvernement autrichien. Si le sort tragique de perdre sa pa­trie et d'être dans la douloureuse obligation d'en adopter une au­tre fût épargné, ne fût-ce qu'à une ville, à un village, ou même à une famille, la Hongrie aurait au moins la satisfaction que ses efforts ont abouti à un résultat moral. Fidèle au Traité signé et ratifié par lui, mais guidé en même temps par un esprit de réconciliation exemplaire, le Gouvernement hongrois vient de s'adresser une fois de plus au Gouvernement autrichien pour régler d'un commun accord la question de la Hongrie Occidentale, puisque tout accord serait, en vertu de la Note de la Conférence des Ambassadeurs du 27 janvier dernier, sanctionné par les Commissions de délimitation. 1 Pour faciliter les négociations, j'ai l'honneur, d'ordre de mon Gouvernement, de m'adresser à la Conférence des Ambassadeurs avec la prière de vouloir bien accorder un délai pour la réalisation de la cession du territoire litigieux. Je me permets de me référer à l'article VIII des instructions complémentaires pour les com­missions de délimitation de Hongrie du 3 juin 1921, article d'a­près lequel on devrait chercher „des terrains d'entente permettant de réaliser l'accord des Puissances intéressées sur un tracé d'en­semble qui, proposé au Conseil de la Société des Nations, pour­rait être approuvé par lui sans perte de temps". 2 En tout cas, ce qu'il importerait, ce serait d'éviter une trans­mission prématurée des territoires dont il est question, pour ne pas exposer inutilement des centaines de milliers de familles aux agitations et troubles d'un changement de nationalité ce qui ne peut répondre aux sentiments humanitaires et moraux dont les Puissances alliées et associées sont certainement animées. 1 Supra, Doc. No. 63. 2 Cf. supra, Doc. No. 521a.

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