Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)
HOLLÓSI SZONJA: Littératures postcoloniales maghrébines: un imaginaire absorbé par la société multiculturelle
Littératures postcoloiiiales maghrébines : un imaginaire absorbé. 53 colonies pourrait renvoyer uniquement au fait colonial indiscutable et bien moins réducteur que la quéte répétée de l'imaginaire social qui doit étre soit « indigene » soit frangais ou anglais, espagnol, etc. II aurait pu ne s'agir que du contact objectivement existant de deux cultures dans des contextes ou l'une, par sa position économique, politique ou militaire avait domine l'autre. 1 4 Comme écrivait Jean Déjeux, fondateur de la critique sur les littératures maghrébines de langue frangaise : « II faut tenir compte [. . .] de la dimension historique. Née dans un contexte historique précis, cette littérature ne peut pas ne pas en étre profondément marquée. » 1 5 La parution en 1969 de La Repudiation de Rachid Boudjedra qui réactive l'ancien débat sur la question de la langue d'expression et de l'appartenance culturelle évoque — ou plutöt révoque — la phrase mainte fois citée d'Albert Memmi : « la littérature colonisée de langue européenne semble condamnée ä mourir jeune >>. 1 6 Le point de repére d'une nouvelle identité est, par définition, le postcolonialisme, mais les littératures francophones se différentient et les différentes oeuvres des auteurs d'origines tunisienne, marocaine, algérienne ou beur 1 7 échappent aux catégories nationales ou méme postcoloniales. Les images de l'ascendance qui ont caractérisé le premier román de Chraibi se muent en une profonde dépression á la parution du deuxiéme ouvrage Les Boucs. Ce román encadré d'une histoire modelant les illusions perfusées aux colonisés de la part des colonisateurs de bonne volonté (terme d'Albert Memmi) raconte le destin de Yalann Waldik, immigré algérien en France. Le narrateur, en décrivant un groupe d'immigrés maghrébins donne une image noire de l'avenir jadis prometteur : Voir : MOURA Jean-Marc, Littérature francophones et théorie postcoloniale, Coll. Ecritures Francophones, Paris, PUF, 1999. 1 5 DEJEUX Jean, « Littérature maghrébine de langue frangaise et interpénétration des cultures », Acculturation. Actes du XI e Congrés de l'AILC , Paris, du 20 au 24 aoüt 1985. Vol. 9, pp. 95—103. 1 6 MEMMI Albert, Le Portrait du Colonisé précédé du Portrait du Colonisateur, Paris, Payot, 1973 (cl957), p. 140—141. 17 Le terme beur désigne la génération d'auteurs de parents d'origines maghrébines, émigrés en France. Azouz Begag, écrivain beur, dans son ouvrage Ecarts d' Identité en donne la définition suivante : Beur : mot désignant une substance alimentaire, grasse et onctueuse (voir Petit Robert). De plus en plus écrit de cette fagon par les journalistes (grosse faute d'orthographe ! cf. La Disparition de G. Perec. Voudrait maintenant désigner une population issue de l'immigration maghrébine. . . on a eu Pain et Chocolat. . . manquait le Beur. Décidément, l'immigration ga se mange bien au petit déjeuner !