Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

KÖRÖMI GABRIELLA: Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié du XIXe siécle

Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié. 41 que la femme reste l'essentiel objet représenté dans la littérature, mais nullement le sujet représentant. Dans la deuxiéme moitié du siécle on assiste á une étrange meta­morphose. La femme angélique, cél ébréé par la génération romantique, se transforme en la goule perverse des années 1880—90. La voie est ouverte par Baudelaire qui oppose la femme angélique ä la femme diabolique. Chez lui elles représentent encore les deux faces de l'éternel féminin, issu de la tradition chrétienne. Lentement c'est la femme-Satan qui l'emporte. Parallélement ä cette évolution un autre changement se produit imperceptiblement, d'une oeuvre ä l'autre, d'un auteur ä l'autre. Le sens de la notion « femme fatale » se modifie. Désormais on désigne par lä non seulement la femme irrésistible, mais on commence a l'identifier á la femme expérimentée, ä la jeune fille, ä la dépravée, ä la méchante, ä la trop belle, ä la juive, ä la perverse etc. Vers la fin du siécle, la femme fatale égale la femme tout court. Cette idée est due ä la sélection naturelle de Darwin, selon laquelle le male assure la variété, tandis que la femelle offre l'espéce. II en découle que l'homme est nécessairement originál, tandis que la femme reste typique. Cette théorie est illustrée par de nombreux romans qui suggérent que malgré l'extréme variété des types de femmes, la Femme est toujours la mérne. Dans La Tentation de Saint Antoine Flaubert fait dire ä la reine Saba : « Toutes celles que tu as rencontrées [...], toutes les formes entrevues, toutes les imaginations de ton désir, demande-les ! Je ne suis pas une femme, je suis un monde. Mes vétements n'ont qu'á tomber, et tu découvriras sur ma personne une succession de mystéres ! » 4 La femme artificielle, créée par Edison dans L'Eve future de Villiers de l'Isle-Adam, incarne toutes les femmes possibles et devient par la le symbole de la femme parfaite. Regardons maintenant de plus prés comment est la fameuse femme fatale, définie par Dottin-Orsini de la fa^on suivante : « La fatalité la méne, eile apparait comme Vinstrument de forces qui la dépassent, et á qui eile ne fait que préter, un temps, son corps : conception mythologique qui permet, au mérne moment, d'affirmer sa stupidité de pure matiére, de marionnette insensible et manipulée. Le discours masculin joue amsi sur les deux tableaux de célébration et de l'anathéme. [. . .] il faut qu'elle meure pour que survive celui qu'elle met en péril. » 5 Le seul point sur lequel les auteurs s'accordent, c'est que la femme fatale doit étre nécessairement belle. En examinant les figures feminines des romans contemporains, il nous saute aux yeux que la fascination 4 Flaubert : La Tentation de Saint Antoine , p. 51. 5 Dottin-Orsini : Cette femme qu'ils disent fatale, p. 18.

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