Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

KÖRÖMI GABRIELLA: Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié du XIXe siécle

40 Körömi Gabriella Mais qu'on ne tömbe pas dans l'erreur de erőire que les fantasmes misogynes désignent un phénoméne exclusivement fin de siécle. L'infériorité du deuxiéme sexe, ainsi que l'image de la femme fatale dont l'homme a été, est et sera toujours la victime, se manifeste déja dans la mythologie judéo­chrétienne. Ce qui est nouveau, c'est le pessimisme amer qui s'allie au mépris atavique de la femme. L'objectif de cette communication est de presenter les motifs misogynes les plus frappants et d'en dégager les traits caractéristiques communs. Elle montrera la femme telle qu'elle est vue par l'homme de l'époque et les solutions que celui-ci trouve pour éviter les piéges tendus par eile. Dans cette bréve intervention je dois me borner ä étudier les oeuvres litt ér aires proprement dites. L'analyse de la correspondance et du journal de certains auteurs, qui permettrait une approche psychanalytique, ainsi que la référence aux arts plastiques, quoique significatives du point de vue du sujet, n'entrent pas dans les cadres de cet exposé. Vu la quantité considerable d'oeuvres au centre desquelles on trouve la femme fatale, la sélection des ouvrages cités a été difficile et nécessairement arbitraire. H parait sans doute paradoxai de rapprocher naturalistes (Céard, Hennique, Zola) et subtils (les Goncourt), décadents névrosés (Huysmans, Lorrain) et indépendants (Flaubert, Maupassant), mais les parallélismes qui se dessinent entre leurs oeuvres font mieux ressortir les différents accents. L'un des traits caractéristiques de la misogynie de l'époque c'est que la femme apparait exclusivement comme l'objet d'une oeuvre d'art. Comme sujet-créateur elle n'existe pas aux yeux des gens de lettres. La seule exception qu'ils ne peuvent pas ignorer, notamment Georges Sand, ne redőit qu'un éloge ironiquement bienveillant. Maupassant, par exemple, rend hommage ä Georges Sand, ä la femme exceptionnellement intelligente, supérieure ä beaueoup d'hommes. Mais cela ne l'empéche pas d'affrrmer, d'aprés Spencer, que « [. . .] la femme artiste est un monstre dans la nature [. . .] » 2 II explique la raison de sa negation absolue : « Ce qu'on pourrait, en général, reprocher á tous ces écrivains en robe, c'est l'absence de cette chose subtile, indéfinissable qu'on appelle I'art. [. . .] La femme, en général, quel que soit son génié, ne connait point, ne produit point, et ne comprend guére cette chose vague et toute-puissante. » 3 La position que les hommes de lettres occupent est equivoque : que la femme éerive pour son propre plaisir, mais eile ne doit pas oublier que les chefs-d'oeuvre ne naissent que par des hommes. On peut tirer la conclusion 2 Maupassant : La femme de lettres in Chroniques, t. II, p. 430. 2 Maupassant : Les femmes de lettres in Chroniques, t. II, p. 191.

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