Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

FÖLDES GYÖRGYI: La profération et le symbolisme du son chez Mallarmé et Kosztolányi

La . profération et le symbolisme du son cliez Mallarmé et Kosztolányi 33 ou abstraite, extérieure ou intérieure. Elle est reelle et concrete dans la Préface d' Un Coup de Dés : « [...] cet emploi nu de la pensée avec retraits, prolongements, fuites, ou son dessin mérne, résulte pour qui veut lire á haute voix, une partition. La différence des caractéres d'imprimerie, entre le motif prépondérant, un secondaire, et d'adjacents, dicte son importance á Vémission orale et la portée, moyenne, en haut, en bas de page, notera que monte ou descend Vintonation. » 2 1 Ou bien abstraite, intérieure comme dans Le livre, instrument spirituel : « Un solitaire tacite concert se donne, par la lecture, á Vesprit qui regagne, sur une sonorité moindre, la signification : aucun moyen mental exaltant la symphonie, ne manquera, raréfié, et c'est tout — du fait de la pensée. La Poésie, proche de l'idée, est Musique, par excellence — ne consent pas d'infériorité. >> 2 2 La base linguistique Dans le poéme déja cité, Prose pour des Esseintes nous rencontrons un autre probléme qui hante aussi Mallarmé, la trahison des mots : « Anastase », le nom ä sonorité agréable, sérieuse (aux voyelles vélaires), considéré comme le porteur du mystique doit étre articulé avant qu'un autre, ä la sonorité en quelque sorté comique (quoique ayant un dénoté aussi sérieux) ne ruine son effet : « Avant qu'un sépulcre ne rie / Sous aucun climat, son aieul / De porter ce nom : Pulchérie ». La présence d'un cratylisme rééduqué dans la philosophie du langage de Mallarmé — surtout d'aprés Les Mots anglais — est déja traitée par Genette, je dois quand mérne m'y référer, car cet ouvrage montre des similitudes étonnantes avec un article de Kosztolányi. C'est au niveau des sons qu'il existe de la motivation, du mimologie pour Mallarmé — l'on peut associer tel (ou mérne plusieurs) sens ä tel son —, cependant les mots, par leur sonorité, leur sexe, sont déja éloignés du concept originel. La täche du poéte est de corriger cette faute par la création des vers-salvateurs qui constituent le bon choix des mots, une syntaxe inédite et une sonorité percante (assurée surtout par des allitérations, quelquefois par des onomatopées), c'est-ä-dire au moyen du symbolisme du son. Une cause de la trahison du mot d'aprés Mots anglais est que son squelette (dans la terminologie de Mallarmé : la racine) est donné fondamentalement par les consonnes, les voyelles ne sont que contingentes ; 2 3 en plus, la partié portant la signification primaire de la 21 ' * MALLARME, Stephane, Préface = M. S., Oeuvres completes, 455. 22 ' MALLARMÉ , Stéphane, Le livre, instrument spirituel = M. S., CEuvres completes, 380. 23 Sur ce point, les idées de Mallarmé sont tout en opposition avec Celles de Rimbaud ou de René Ghil.

Next

/
Oldalképek
Tartalom