Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

TEGYEY GABRIELLA: « Anne , scripteur des Mandarins ». Les registres de l'oeuvre beauvoirienne

22 Tegyey Gabriella pour Anne, privée de Lewis : « Oui, pour délivrer Paule il fallait ruiner son amour jusque dans le passé [...]. Henri était mort pour Paule, mais eile était morte eile aussi » (II, 353). L'erreur de ces héroines, désireuses de eher eher, obstinément, un refuge dans le passé, est propre également ä Nadine qui — mérne mariée ä Henri — a du mal ä oublier Diégo, son amant mort : « Tu te réfugies dans le passé [...]; tu utilises tes souvenirs pour te justifier » (II, 482), lui explique Henri ä la fin du román. H importé de remarquer que le mariage de Nadine avec Henri peut servir, d'une part, ä contrebalancer l'échec subi par Anne et Lewis ; d'autre part, il est censé répéter les relations Anne/Dubreuilh, qui se définissent comme un rapport fille/pere. Cela dit, il arrive ä certains themes d'etre doublés, ce qui est susceptible, parfois, de conférer un accent ironique au roman. En effet, le bonheur du couple Nadine/Henri ressemble ä un conte de fée : cette trop grande transparence de l'amour, ne cache-t-elle pas une grimace de la part du narrateur, si méfiant jusqu'alors ä l'égard des choses de l'amour ? Le trop de bonté d'Henri pour Nadine, qui lui fait pourtant du chantage, est doté, ä la vérité, d'une forte dose d'invraisemblance et ne peut guére rendre optimiste le lecteur. Le procédé de la reprise ironique s'inscrit également dans le theme de l'écriture. Dans le chapitre VI, qui relate le premier voyage d'Anne en Amérique, on découvre que Maria — une connaissance de Lewis et habituée d'un asile psychiatrique — souhaite, elle aussi, éerire. Comme le monde de Maria est un univers rempli de bizarreries et de folies, le théme de la création surgit, cette fois, sur un registre narquois : cela permet de doubler, de mettre en abime — ä rebours — les rapports qu'entretiennent les héros avec l'écriture. Le chapitre VII présente Henri, qui est perturbé par l'existence des camps soviétiques, mais qui ne sait pas comment en informer les lecteurs de son hebdomadaire. Ce pénible sentiment d'incertitude est renforcé par la dégradation evidente de ses relations avec Paule qui, ä son tour, décide d'« éerire » : « [Paule ä Henri] J'espére beaueoup t'étonner, dit-elle ; elle le regardait avec des yeux brillants de gaieté : Et d'abord je vais t'annoncer une grande nouvelle : J'écris » (II, 111). II en résulte que Maria et Paule vont jusqu'ä « fausser » le théme de l'écriture, dont le traitement ironique n'est certainement pas un hasard. A cőté des oppositions, des parallélismes et des doubles, il existe un quatriéme type d'échos. II est question de la « fusion » des deux couches du récit, qui ne peut véritablement se produire qu'une seule fois. Dans le chapitre IV, pris en charge par Anne, les personnages sont « en féte », 2 8 28 ' II est question de la fin de la guerre, plus précisément de la nuit du 8 mai 1945, sans que ce fait important sóit daté autrement que par des propos allusifs.

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