Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

TEGYEY GABRIELLA: « Anne , scripteur des Mandarins ». Les registres de l'oeuvre beauvoirienne

ESZTERHÁZY KÁROLY FŐISKOLA KÖNYVTÁRA-EGER Könyv: jj/f. 003 « Anne, scripteur des Mandarins » Les regist .res de l'oeuvre beauvoirienne *17 mettra en valeur une attitude moins objective, moins détachée : il ne s'agira plus de recréer des événements passés sous forme de souvenirs, mais de communiquer au lecteur certaines experiences, auxquelles eile a plus ou moins participé. 7 Le traitement de cette thématique est susceptible de donner lieu ä une division horizontale des écrits, qui se fait, nous l'avons dit, en trois episodes qui se succédent chronologiquement. De la premiere période des fictions font partié L'Invitée (1943), Le Sang des autres (1945) et Tous les komme sont mortels (1946) ; au premier plan de ces écrits se situe un probléme philosophique, hé ä l'existentialisme. 8 Ainsi, si L'Invitée — premier roman proprement dit — offre une excellente psychologie du couple, dont les membres tentent de réaliser une « vie á trois », il n'en reste pas moins un récit métaphysique, a la maniére de ceux de Sartre. Sur le plan horizontal, ce sont Les Mandarins (1954) qui introduisent la coupure : témoignage le plus accompli sur les moeurs intellectuelles du temps, le récit est aussi celui ou s'insinuent les problémes relatifs ä la femme. 9 Désormais, la fiction se caractérise par le rétrécissement de la matiére : le contenu philosophique disparait, en faveur de la mise en relief des questions proprement feminines, qui déterminent la troisiéme période de l'oeuvre, ä laquelle appartiennent Les Belles Images (1966) et La Femme rompue (1968). Du point de vue de la technique, les récits tardifs se caractérisent par l'abandon de la forme hétérodiégétique, qui marque jusqu'alors le régime narr at if, ce qui contribue ä accentuer le caractére subjectif des écrits. Les Mandarins doivent se lire, ä plusieurs égards, comme une oeuvre de synthése, voire comme un « monument » : 1 0 d'une part, le récit dessine une « image assez précise de ce que furent entre 1944 et 1947 la vie, les projets, les soucis, les illusions des "paroissiens" de Saint-Germain­des-Prés >>. u II est question de pénétrer dans le fond du milieu des intellectuels de gauche et de « dégager les multiples et tournoyantes significations de ce monde » : « Seul un roman pouvait ä mes yeux dégager les multiples et tournoyantes significations de ce monde changé dans lequel je m'étais réveillée en aoüt 1944 : un monde changeant et qui n'avait plus cessé de bouger >>. 1 2 Quoique Beauvoir ait toujours protesté contre la lecture biographique de ses romans, ceux-ci contiennent sans doute de nombreux éléments autobiographiques. Teiles la problématique de l'autre en tant que conscience, celle de la responsabilité et la question de l'immortalité. 9 Ce roman vaut ä Beauvoir le prix Goncourt en 1954. 1 0 Le terme est de Francine Dugast-Portes : Le récit dans Les Mandarins : « les multiples et tournoyantes significations de ce monde ». In Roman 20/50, Revue d'étude du roman du XX e siécle, N- 13, juin 1992, Université de Lille III, 67. 1 1 Serge Julienne-Caffié, Simone de Beauvoir, Gallimard, 1966, 168. 12 La Force des choses, op. cit., I, 360.

Next

/
Oldalképek
Tartalom