Prékopa Ágnes (szerk.): Ars Decorativa 29. (Budapest, 2013)
Hilda HORVÁTH: Le pavillon Bigot-Lavirotte. L’histoire de l’acquisition d’un objet d’art
HILDA HORVÁTH LE PAVILLON BIGOT-LAVIROTTE. L’HISTOIRE DE L’ACQUISITION D’UN OBJET D’ART A l’occasion de l’Exposition universelle de Paris en 1900, au cours de laquelle l’art nouveau connut un succès retentissant, le Musée des Arts Décoratifs de Budapest fit l’acquisition d’un ensemble d’objets d’art d’une qualité exceptionnelle. Ces pièces sont la base de la remarquable collection d’art nouveau dont le musée peut à juste titre s’enorgueillir. On doit cet achat à Jenő Radisics qui, de 1896 à sa mort en 1917, fut le directeur de cette institution. Il fut à l’origine de cette acquisition et fit le choix des œuvres. C’est grâce à sa réputation personnelle, à son renom international et à son sens inné de l’organisation, qu’une acquisition d’une telle envergure put se réaliser. Ici, il ne s’agit pas seulement d’une volonté de mettre en place les bases d’une collection d’objets d’art selon le souhait des fondateurs du musée en 1872 afin de montrer la diversité technique des arts dits décoratifs, mais, bel et bien, de créer une collection de première qualité esthétique. Radisics dont le sens légendaire de la qualité n’est plus à vanter, fit donc l’acquisition, pour le musée, d’œuvres et d’objets d’art représentatifs et indémodables qui, de nos jours encore, revêtent une importance exceptionnelle. Avec un don particulier pour déceler toutes les bonnes occasions à ne pas manquer, Radisics s’employa à acquérir des œuvres d’art formant une continuité entre le passé et le présent1 et inaugurant les voies nouvelles de l’art. Au centre de ses préoccupations de collectionneur - qui d’ailleurs embrassaient toutes les branches des « industries d’art » - se trouvaient tout ce qui avait trait à l’ameublement ainsi que toute sorte d’éléments décoratifs, singulièrement le mobilier et les objets en métal, (fig. 1) Jenő Radisics, sortant volontairement des sentiers battus de l’orientation germano-autrichienne si caractéristique de l’Europe centrale, avait souvent pour référence la culture anglaise et les créations artistiques françaises. Lors de l’Exposition Uni1. Lajos Berán: Plaquette de bronze avec le portrait de Jenő Radisics, directeur du Musée des Arts Décoratifs de Budapest, 1911 (Inv. 96.98.1.) 71