Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 25. (Budapest, 2007)

András SZILÁGYI: Mercurius navigans. Un pendentif en forme de bateau provenant de la collection Esterházy

11. Ilona Zrínyi (16501-1703). Estampe du début du 19imr siècle protection de qui on peut surmonter les difficultés et les épreuves de la vie - cette conception est présente dans l’esprit collec­tif des gens cultivés du 17e siècle. Ceci grâce d’une part, à la publication et la traduction répétées des oeuvres d’auteurs antiques et d’autre part, à la parution de bon nombre d’oeuvres éminentes de la littérature de la Renaissance, surtout du 16è™ siècle, égale­ment connues d’un grand public érudit. Nous citons, parmi les premières, les vers y relatifs de l’ode célèbre d’Horace Ad Mercurium (Carm. 1.10): Tu pias laetis animas reponis / Sedibus virgaque levem coërces / Aurea turbam... (C’est toi qui mets les âmes pieuses dans le séjour fortuné et, sous ta baguette d’or, rallies la troupe légère...) Parmi les dernières, nous nous référons à deux odes de Pierre de Ronsard, dont l’une, la plus longue, intitulée De Mercure fut écrite en février 1585 et dédiée à son contempo­rain, l’historien Claude Binet, son bio­graphe (Hymnes II. 10): C’est toy Prince [Mercure] qui rends nos esprits tres-habiles A trouver uneyssue aux choses difficiles, Ambassadeur, agent, qui ne crains les dangers, Soit de terre ou de mer, ou des Rois estrangers, Tousjours en action, sans repos, ny sans trefves, Pourvue que ton labeur entreperis tu achevés.19 Il est également à noter que la figure de Mercure prend un rôle important dans de nombreux épithalames de la Renaissance, comme Mercurius nuptialis, où il est porteur de la conclusion du poème nuptial.20 Pour conclure, il nous semble bien possi­ble que le commanditaire de cet objet d’art singulier, exécuté vraisemblablement dans un atelier italien, peut-être vénétien, fut le comte Imre Thököly. De même, tout porte à croire que l’événement singulier à l’occa­sion duquel le joyau fut créé devait être ses fiançailles à la fin de l’année 1681 avec une femme également exceptionnelle: Ilona Zrínyi. 51

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