Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Ágnes PRÉKOPA: Pál Miklós et la culture de l'objet

plus riche et le plus exploitable est le thésaurus d'art et d'architecture Getty Research Library, plus connu sous l'abréviation AAT. Lorsqu'il vagabonde dans le monde des thésaurus infor­matiques, le chercheur d'aujourd'hui affec­tionne particulièrement ceux qui ont été mis en place par un auteur unique - à l'image, par exemple du système d'environnement de Pál Miklós qui décrit les cadres matériels et objectaux spécifiques à l'activité humaine, 4 de son autre "système de culture environnementale" intitulé La culture de l'environnement en l'an 2000 issu de son étude de 1973, 5 ou encore, sa typologie de jouet. 6 Nous pouvons encore beaucoup apprendre de ces différentes systématisations que nous a léguées Pál Miklós. Les systématisations de principe sémiotique ne s'avèrent donc pas être instructives unique­ment par rapport à l'histoire propre de l'histoire de l'art. La connaissance de toute autre méthode, quelle qu'elle soit, ne peut qu'enrichir les possibilités de la recherche. D'ailleurs, à propos de l'impartialité et de l'ouverture d'esprit de Pál Miklós, sa postface écrite pour la version hongroise du Système des objets de Jean Baudrillard, nous en démontre quelques traits : «... en ce qui concerne le concept du livre, je trouve quelque peu étrange que Baudrillard veuille créer à tout prix la systématisation des objets par rapport à une analogie de la structure linguistique.» 7 On ne peut mettre en exergue, faute d'espace, malheureusement qu'un petit nombre d'études ayant trait aux objets. Les objets sont présentés, dans les documents théorétiques, en tout premier lieu, en tant qu'éléments de la culture objectale, mais l'auteur, en bon critique d'art, a souvent recours également aux expositions des arts appliqués, et, en tant que directeur du Musée des Arts Décoratifs de Budapest, il considérait comme un problème-clé la façon dont on pouvait amener «à faire parler» les objets à travers les éléments d'une exposition. En guise d'introduction, mettons rapidement en lumière un exemple de typologie qui nous convaincra tous à coup sûr de son utilité, de son usage et de sa nécessité pour quiconque tant soit peu désireux d'en savoir davantage sur l'univers du jouet: Une typologie du Jouet." Au sein de la distinction qui existe parmi les différents jouets, les deux catégories princi­pales qui les classent sont composées des jouets à caractère d'instrument et des jouets à valeur de signe. Les jouets instruments sont générale­ment représentés par des appareils sportifs de type et à caractère d'index, comme par exemple, le ballon, la bille, la corde à sauter, etc. A l'intérieur de la catégorie des jouets à valeur de signe, on retrouve les jouets de type iconique et ceux de type symbolique. Les jouets dits iconiques prennent modèle sur des éléments appartenant à la vie quotidienne tels les poupées, les petites voitures, les maisons de poupées, etc. Les jouets dits symboliques représentent les jeux de société dont les princi­pales catégories sont les aléatoires (jeu de dés, roulette), les jeux de combinaisons spatiales (échecs, jeu de dames, trictrac) et les jeux de combinaisons abstraites (jeux de cartes, dominos). Leur appartenance à l'un ou l'autre de ces types, dépend souvent, en fin de compte, du contexte : si des enfants jouent à lâcher un cerf-volant, il est alors question de jouet-instru­ment, alors que si des adultes participent à un concours de cerf-volants où le plus beau voire le meilleur gagne, ou encore, si, dans le cadre d'une fête on lâche des cerf-volants en guise de décoration - on les classera déjà dans la caté­gorie des jouets-signes. Quelques-unes de ces réflexions grappillées ça et là dans les critiques, caractérise bien le point de vue et le jugement de valeur de Pál Miklós dans le domaine des arts décoratifs. En relation avec les travaux de Giacomo Manzù, lors de sa description des sculptures et des bijoux, il ébauche les différences qui existent entre l'optique des beaux-arts et celle des arts décoratifs, leurs différentes prises de positions et modes de création. Pál Miklós considère Manzù comme un sculpteur d'orfèvrerie, alléguant qu'il « affectionne visiblement un matériau, le métal précieux et qu'il ne connaît qu'une façon de travailler, la sculpture».' Le fait que Pál Miklós compte la décoration

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