Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Zsuzsa GÁSPÁR: A qui apartient le musée? Le musée et le public

celles s'adressant à un public d'enfants, nous sommes arrivés à la constatation selon laquelle les expositions traditionnelles fatiguent et ennuient les enfants. Mais force est de constater qu'en aucun cas les enfants sont les fautifs car il faut bien admettre que ces expositions sont pour eux interminablement longues, les objets présentés leur sont pour la plupart étrangers et, qui plus est, placés hors de leur portée et donc inaccessibles au toucher. Il nous a donc fallu trouver une solution qui, même sans éradiquer tout à fait le problème, ne pouvant rien changer aux expositions préexistantes, « rapprochait » les objets de l'enfant. Ainsi fut lancée l'activité intitulée «Que racontent les objets anciens? », conçue pour des groupes scolaires de l'école élémentaire et adaptée à leur mode de penser et à leurs connais­sances. Notre but était de présenter aux enfants et de leur faire comprendre les différents messages et symboles visuels cachés derrière chaque objet d'art, de leur expliquer ce que ces objets représentaient pour les hommes d'autrefois et ce qu'ils représentent aujourd'hui - d'ailleurs, représentent-ils la même chose? Ainsi, à l'aide de ces objets, nous en venions à discuter des coutumes, des conditions de vie, des mentalités des hommes de jadis, de leurs différences aussi selon la classe sociale à laquelle ils apparte­naient. Le local consacré aux activités était situé à proximité des expositions, dans une pièce spé­cialement réservée aux enfants. Deux architectes d'intérieur - Emil Gaul et Ilona Szép ­l'aménagèrent avec du mobilier aux couleurs gaies et à hauteur réglable. Nous parvinrent donc ainsi à recréer une ambiance familiale et un environnement agréable approprié aux tout­petits au beau milieu de salles gigantesques et un peu froides aux murs au parfum d'antan. La méthode ciblée du programme, pour reprendre une expression très actuelle, était «interactive». Il n'était donc plus question de «conférences», «d'exposés» mais déjà de « discussions » à partir de points de vue prédéfi­nis, autour d'objets susceptibles de les intéresser, caractérisés si possible par un style propre et reconnaissable. Nous avions également trié parmi nos collections quelques objets palpables afin d'illustrer concrètement ces discussions d'essence historique, et culturelle. Les professeurs des écoles avaient préalable­ment reçu une notice explicative sur l'articula­tion des ateliers-activité, leur méthodologie et leurs objectifs. Nous étions d'ailleurs toujours à l'écoute de leur moindre suggestion et nous nous efforcions de répondre de manière satisfaisante à leurs demandes, par exemple, concrètement, nous les aidions à préparer certains de leurs cours d'histoire ou de littérature en illustrant, à l'aide d'objets, l'habitat ou les costumes de l'époque traitée. La structure de ces ateliers d'activité était modulable selon la fréquence de fréquentation de chaque groupe scolaire et pouvait s'adapter à une ou plusieurs visites. S'il ne pouvait être question que d'une seule et unique visite, nous leur présentions un choix de diapositives ou d'objets représentatifs de chacune de nos collec­tions. Si, par contre, il était possible d'organiser une série de visites avec le même groupe d'enfants, nous leur faisions une analyse plus poussée de chaque objet choisi parmi l'éventail élargi de la totalité de nos collections. Quelle que fut l'activité proposée, nous commencions toujours la discussion - et aujour­d'hui nous faisons de même - par préciser en quoi les collections de notre musée se distinguent-elles de celles des autres musées et par définir clairement la notion-même d'art décoratif. Même si l'ouverture de l'exposition Art et Métier (Művészet és Mesterség) coïncida pour Pál Miklós à la fin de son directorat, j'estime néanmoins que les activités corrélatives d'ordre muséologique et pédagogique qui s'ensuivirent pendant plus de dix ans, furent très étroitement liées à sa personne et à son esprit propre. En effet, le concept vecteur de l'exposition, son contenu passionnant qui s'adressait à toute catégorie de visiteurs, son mode spécifique d'aménagement, relevaient chacun du mérite personnel de Pál Miklós. L'exposition Art et Métier ouvrit ses portes en 1985 et ne les referma qu'en 2002. Tout au long

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