Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)
András SZILÁGYI: Projet et conception de Pál Miklós au sujet de l'exposition permanente du Musée des Arts Décoratifs de Budapest
Verre - Textile - Bois, Mobilier - Métaux Cuir, Papier.) En énumérant tout ceci, l'ensemble semble, en théorie, implicite, voire même, évident. Quant à ce qui concerne sa réalisation pratique, comme nous l'avons tous expérimenté, ce n'est pas aussi aisé qu'il n'en paraît. La tâche n'est de loin pas si facile. Nous en sommes parfaitement conscients. Beaucoup d'entre nous ont vécu l'expérience étant donné qu'ils eurent une part active dans la conception et l'organisation technique de l'exposition inaugurée en 1985, intitulée Art et Métier (Művészet és mesterség) et à laquelle nous faisons ici référence et allusion en un bref résumé laissant pour compte délibérément les détails. Notre référence est donc cette exposition qui n'aurait jamais eu la chance de voir le jour sans l'initiative et la stimulation de notre ancien directeur Pàl Miklós et dont nous prenons en considération, aujourd'hui encore, l'enseignement précieux qu'elle nous a légué. Parmi justement les nombreux enseignements dont nous avons hérité, citons aussi celui qui revêt maintenant la plus grande importance. Il s'agit de la constatation du fait que, dans tous les cas, nous devons avoir pleinement conscience et surtout connaissance de tout ce que cette exposition n'a pas pour ambition d'entreprendre. Nous devons savoir jusqu'où s'étendent précisément ses véritables compétences et surtout connaître, voire fixer, "les limites de l'art et du métier". Il nous faut donc considérer que Pàl Miklós - au cours de l'élaboration de sa conception - n'avait pas en tête (comme nous en avons déjà fait mention) une mais plusieurs expositions articulées toutes les unes dans les autres. A savoir, elles étaient en fait au nombre de trois. La plus pointue et la plus riche en matière d'objets exposés s'avéra être la seconde. C'est dans celle-ci que Pál Miklós voulait absolument faire valoir le point de vue historique en prenant appui sur le principe de la suite chronologique et en l'utilisant avec logique. Et là aussi, il fallait (il faut, il faudra) que les œuvres principales caractéristiques de la collection y trouvent leur place légitime. Ces œuvres, ces ensembles d'objets d'art marquent, en effet, de leur "poinçon" le rang occupé par le musée et contribuent à rendre, à l'échelle européenne également, l'institution digne du plus grand intérêt. Quant au concept phare de cette exposition et aux méthodes suivies dans le classement des œuvres, c'est sans aucun doute le titre de travail prévu à l'origine qui en dit le plus long et qui portait les termes d' "Epoques - Styles Artisans Créateurs". Ici, - si cela voit un jour le jour - il nous faudra prêter une attention particulière au traitement équilibré du matériel d'information (tableaux et textes) exposé sur les cimaises. Nous ne pourrons vraisemblablement pas rivaliser quant aux constatations pertinentes de nos ouvrages - par exemple dans la définition ou la caractérisation d'un style -, ou, si oui, nous ne le pourrons que dans la manière d'être concis, de "faire passer" de la façon la plus évidente possible, l'essentiel de l'information (ou du moins ce que nous jugeons comme tel). Pour ce qui concerne la troisième unité, c'est à dire celle qui correspond à la troisième exposition permanente visible simultanément, le titre de travail pressenti à l'origine : "Art et Public" - et qui semble issu plutôt d'une pure improvisation et, en aucun cas, ne peut être considéré comme définitif-, ne révèle que peu de chose sur le parti pris choisi. D'après le projet élaboré, les objets d'art présentés ici (en nombre limité) doivent l'être sous forme de petite d'exposition, appelée aussi "de chambre" et, sont censés souligner la relation personnelle privilégiée (parfois même, extraordinaire) existant entre l'auteur de la commande et l'artiste, mettre "en exergue" cette collaboration exceptionnelle à valeur d'exemple. Pál Miklós considérait, ou plutôt espérait, que les recherches historiques (utilisant des méthodes philologiques) poursuivies au sein du musée seraient, à cette occasion, enfin dévoilées au public. Pál Miklós n'avait de cesse de proférer que nous tenions là l'occasion quasi unique de nous affirmer courageusement authentiques et originaux.