Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Ágnes PRÉKOPA: Pál Miklós et la culture de l'objet

tion sans cesse renouvelée de ces attifements superflus». 36 La méthodologie usée dans cette analyse parvient, après avoir examiner la situation de façon particulière, à la conclusion stupéfiante qui suit : « Malheureusement, - ou peut-être cela vaut-il mieux ? -, nous ne sommes pas encore en possession ni de computers électroniques, ni de statistiques industrielles diffusées au grand public, ni de données commerciales et d'études de marché par le biais desquels on peut avoir recours à une futurologie spectaculaire et avec lesquels on peut authentifier des prédictions sensationnelles. Nous, nous devons faire appel à des méthodes de type artisanal » 37 . La méthode serait fondée sur une base algorithmique et exa­minerait, par exemple, les indices quantitatifs de l'intégralité du monde objectai ainsi que leur évolution, les modifications de structure fonc­tionnelle et les changements survenus au sein de la relation homme et objet - et d'autres encore faisant partie d'un contexte plus vaste. Je n'ai relevé que quelques exemples ayant trait à cette systématisation des points de vue, entendu que, dans le cas d'un système com­plexe, il s'avère impossible d'en ébaucher un résumé concis qui risquerait d'en faire perdre toute la richesse. La pensée qui revient souvent dans les écrits de Pál Miklós est la suivante : les objets dans les mains de personnes qui ne s'y connaissent pas peuvent également représenter un danger: «notre plus grand souci est d'élaborer, de mettre en place, d'exploiter la technique moderne de façon à ce qu'elle puisse nous apporter une aide véritable et afin qu'elle nous permette de nous accomplir en tant qu'hommes [...] Aussi bien à l'échelle nationale que dans notre vie privée, nous avons besoin d'un certain degré de civilisation pour être en mesure d'affronter les exigences despotiques de la machine. Et ce niveau requis de civilisation ne peut être assuré que par la connaissance profonde de la société, de la réalité et de ses perspectives futures » 38 .Et ce sera cette même idée que Pál Miklós développera dix ans plus tard dans la première phrase de sa postface de l'œuvre de Jean Baudrillard : « Le monde objectai qui nous entoure commença à soulever un certain intérêt scientifique du jour où il devint envahissant, pullulant et agressif ... » 39 Le listage des hypothèses concrètes n'est pas, non plus, véritablement propice à la syn­thèse, chaque point de vue exposé ayant autant d'intérêt qu'un autre. Il y est question, par exemple, de l'automatisation des foyers, et, entre autre, des « petits appareils ménagers » avec radars, lasers, hologrammes, de la néces­sité d'un développement culturel des villages, de la suburbanisation, et de beaucoup d'autres choses également. Ce document également, voit dans l'instruc­tion, la solution aux problèmes passés en revue - dont la disharmonie flagrante qui existe entre les objets et leurs utilisateurs: «Dans l'intérêt de la culture objectale et environnementale, l'école et aussi l'instruction publique en générale, devraient accorder, aujourd'hui, une plus grande attention, outre à nos deux langues maternelles que sont les sciences naturelles, les sciences humaines et mathématiques, à une troisième également qui serait celle des symboles visuels et plastiques et son enseigne­ment méthodologique. » Une des pensées issues de ce texte à propos de la culture objectale la plus digne de considération est, sans doute, celle-ci, qui, de surcroît, est de nos jours d'une actualité encore plus tangible qu'au moment de l'apparition de cette science nouvelle. En matière de culture objectale appartient aussi l'acte de faire connaître l'historique des objets : ce qui résulte être la mission primor­diale des musées et, en particulier, de celui du Musée des Arts Décoratifs - au moyen, d'ailleurs, de l'utilisation de la sémiotique. Une étude sur ce sujet, publiée en langue française, commence à partir d'une poésie de Keats, Ode à un vase grec — son titre est emprunté du premier vers du poème « Thou still unravish'd bride of quietness. » : La fiancée de la quié­tude. 40 Dans ce poème, les motifs décoratifs du vase semblent s'animer, revenir à la vie. «Voilà le rêve: faire parler les objets ! » - songe le conservateur. A l'opposé du "discours" de l'art représentantif, les objets ne prennent pas, eux,

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