Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 7. (Budapest, 1982)

MIKLÓS, Pál: Une typologie du jouet

PÁL MIKLÓS UNE TYPOLOGIE DU JOUET (L'Association Internationale de Sé­miotique et le Comité de Sémiotique de l'Académie Hongroise organisèrent une con­férence à Budapest en 1979. La séance de clôture eut lieu le 30 juin dans le Musée des Arts Décoratifs. Etant donné ,,L'An des Enfants", promulgué par l'UNICEF et ac­cepté par le gouvernement hongrois, le Musée mit en oeuvre une exposition: ,,Jeux et jouets pour les enfants et pour les adul­tes". J'eus l'honneur d'accompagner les participants de l'Association pour leur faire connaître l'exposition de mes collègues, Mlle Sylvia Maros et Mme Êva Bánszky. Ce fut à cette occasion que je présentai cette typologie des jouets que je vais ex­pliquer et préciser ici, sur ces pages.) Même si c'est choquant, je me hasarde à proposer le tableau de Pieter Brueghel Le Vieux, ,,Les jeux d'enfants" (daté de l'an 1560, Vienne, Kunsthistorisches Museum), comme une oeuvre pionnière de la de­scription de jeux. On y voit la représenta­tion picturale des jeux d'enfants de l'épo­que — la plupart connue jusqu'au­jourd'hui 1 — en nombre à peu près 80. 2 La vraie description historique n'apparaît qu'au XIX e siècle: l'oeuvre magistrale de Karl Gross, Die Spielen der Menschen (1899) est le résumé de tout ce que l'archéo­logie et l'histoire ont colligé, dans le siècle du positivisme, sur le jeu et sur les jouets. L'un et l'autre, le tableau de Brueghel et la description historique et systématique de Gross présentent tout ce que leur époque permettait et rendait possible à connaître sur le sujet „jeu". Dans les années tren­taines, on publiait encore des histoires du jeu, mais l'intérêt se concentrait déjà aux problèmes théoriques : Walter Benjamin analysa l'oeuvre sur les jouets de Karl Gröber (Kinderspielzeug aus alter Zeit. Eine Geschichte des Spielzeugs. Berlin 1928.); mais, paraît-il, cela n'a servi que pour évoquer une série des questions théo­riques: entre autres, il exigea une „typo­logie des gestes de jeu". 11 Finalement, c'était Johan Huizinga que réalisa ce tra­vail dans son livre Homo ludens (1938), où il donne une analyse psychologique très détaillée de tous les éléments de jeu de la culture humaine, sur la base d'une matière historique remarquable. Selon l'interprétation de Huizinga le jeu est une sorte d'activité libre et autori­taire quand même réglée, mesurée dans le temps et dans l'espace, ,,self-rewarding" et différenciée de la vie quotidienne/' Mais on ne trouve pas l'instrument de jeu, c'est à dire le jouet, parmi les critères de la dé­finition de Huizinga. A vrai dire, le jouet n'est pas un critère absolu de jeu. On peut

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