Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 7. (Budapest, 1982)

MIKLÓS, Pál: Une typologie du jouet

jouer beaucoup de jeux sans aucun instru­ment physique, par exemple tous les jeux verbaux et une série de jeux sportifs. Dans ces jeux ce sont les facultés et les organes ou le corps de l'homme qui servent d'in­strument. Ce problème n'est pas intéressant pour Huizinga, parce que — comme je re­marquai dessus — il analyse le jeu dans l'aspect psychologique. Pour nous, au con­traire, c'est exactement le jouet, comme instrument (accidentel et critère hypothé­tique) du jeu, qui servira de sujet d'ana­lyse. Le musée, collection des objets, et la muséologie, étude des objets, ne voient le jeu qu'à travers l'objet, c'est à dire à tra­vers le jouet. Ainsi, nous pouvons définir le sujet de notre description comme un instrument-accessoire (en matière durable et travaillée) qui est manoeuvré dans l'acti­vité nommée jeu (et définie avec les cri­tères de Huizinga). Quant à la définition de l'instrument, je pars d'une catégorisa­tion des objets (produits manufacturés et de consommation) du micro-environnement humain, dont l'objet de collection et l'in­strument seront sélectionnés. 5 Je propose de systématiser cet en­semble d'objets d'après la pragmatique du triangle sémiotique de Charles William Morris 6 en entendant par signification •— en général — l'ensemble des situations dans lesquelles le signe (l'objet) donné peut se présenter. Ici, on distingue deux types principaux de situations: a) la situation instrumentale où l'objet est un instru­ment, un intermédiaire entre l'homme et la nature; ce rôle peut se nommer fonc­tion; b) la situation communicatrice où l'objet est un signe, c'est à dire il rem­place un message intellectuel entre une personne et une autre (ou un groupe); ce rôle est celle de la signification proprement dite. Dans la pratique humaine l'objet joue toujours ces deux rôles en même temps, mais non pas dans la même proportion. La relation des deux rôles peut être caracté­risée comme réciproque: plus l'un des deux rôles fonctionne fortement ou plus il est manifeste, pdus l'autre sera éclipsé. C'est une forte simplification, mais on peut dire que chaque élément formel et décoratif de l'objet sert à réaliser la signification, alors que tous ses éléments techniques et prati­ques sont porteurs de fonction. Encore une simplification: la décoration ne peut se faire valoir qu'au détriment du pratique. La décoration et la fabrication selon les critères esthétiques conventionels (matière précieuse, forme spéciale, originale et in­dividuelle, ornementation) limitent toujours la fonction de l'objet du point de vue éco­nomique: cher; du point de vue social: rare or unique; du point de vue ergonomi­que: incommode (à cause des décorations) etc.; or, cette restriction change selon les différentes époques et les coutumes so­ciales. Ainsi, suivant l'axe de la pragmatique (relation du signe et de l'interprétant) nous pouvons distinguer l'objet-instrument et l'objet-signe — c'est à dire l'un type de l'objet où la fonction instrumentale domine et l'autre type où la fonction communica­trice prévaut. Si nous voulons appliquer cette distinction aux jouets, nous désig­nerons les jouets ,,sportifs", à la fonction instrumentale: une balle, un ballon ou une boule n'est pas un signe — elle ne fonc­tionne pas dans une action communicatre interpersonnelle, mais elle est un instru­ment, un intermédiaire entre l'homme et la nature, pour ainsi dire, dans une expé­rience physique fondée sur les principles classiques (newtoniens) de la gravitation et de la dynamique, comme le cerceau, comme la corde à sauter, etc. Mais ce sont exactement ces types de jouets qui n'inté­ressent guère les musées et les collection­neurs: ce type de jouet veut être toujours

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