Tanulmányok Deák Ferencről - Zalai Gyűjtemény 5. (Zalaegerszeg, 1976.)
VÖRÖS KÁROLY: AZ ÖREG DEÁK A BUDAPESTI FRANCIA FÖKONZULOK JELENTÉSEIBEN (1868–1876) - Pest, 1873. május 2.
par son bon sens infaillible et par sa prévoyance, A l'heure actuelle, c' est á peine si 1' on est tente ici de se révolter, mais pas bien haut, contre cetté longue domination d' Aristide. Deák est souffrant du coeur et des entrailles — son humeur s' en ressent et l'on trouve qu' il tyrannise tant sóit peu son monde. Quand on vient le consulter, sóit de la part du gouvernement, sóit de celle de la Chambre, ce qui arrive pour toutes les questions importantes, il n' est pas toujours facile d' avoir une réponse. II interrompe souvent les entretiens politiques que 1' on cherche á nouer avec lui, pour conter des anecdotes interminables de ziganes, génre de conversation qu' il affectionne, et la deputation officieuse dóit repartir, sans avoir rien obtenu de 1' Oracle, quitte pourtant á le retrouver aux grandes occasions. Les mesures les plus inportantes peuvent ainsi étre retardées aux Chambres. Beaucoup de gens se flattent gue la mort de Deák, rendue probable d' ici á peu d' années par le profond ébranlement de sa santé, n' aménerait pas un grand changement dans la force numérique des partis. Le Parti Déakiste, le parti de 1' adresse (se dénominant ainsi d' aprés ceux qui autrefois étaient de l'avis d ! une adresse au souverain), se dissoudrait alors — ou plutot il cesserait d' étre une ligue nationale, appartenant plus au passé qu' au présent, visant par dessus tout aux rapports avec 1' Autriche, contenant dans ses rangs les opinions les plus hétéroclites et ne votant aujourd hui d' une fagon unanime que gráce á 1' admirable discipline parlementaire des Magyars. On verrait les conservateurs chercher avant tout leurs pareils, les libéraux se rallier uniquement au libéralisme. — On estimé assez imprudemment, je crois, et puisse-t-on ne pas 1' éprouver trop tőt, que la composition des chambres se retrouverait á peu prés la mérne sous de nouvelles étiquettes, et que le gouvernement compterait alors autant de voix que lui en assure maintenant 1' appui de Deák. En arrivant chez F illustre député, je le trouvai seul dans la modeste chambre qu'il occupe depuis de longues années au second Étage d' un hotel garni. II vint au devant de moi d' un air simple et bon, et s' excusa d' abord de ne pas m' avoir recu dés que je le lui avais fait demander; mais il était maiadé. A ce propos, et s' exprimant toujours en allemand, car il ne parle pas un mot de Francais, il s' étendit longuement sur la force et la santé de M r Thiers qui est son ainé, pourtant, dit il en souriant, „II y a des organisations merveilleuses", ajouta-t-il, „qui résistent á tout il parait, et Mr Thiers en est la preuve. — Gráce á son talent et á son patriotisme, la Francé s'est relevée et remise au travail d' une facon qui fait 1' admiration du monde. A notre áge et quand surtout on a la gloire de M r Thiers, ce n' est plus pour soi qu' on travaille — il faut nous savoir gré de sacrifier les derniéres années de repos bien gagné et de douces méditations á 1' intérét du Pays." Mr Deák m' a ensuite parié de 1' Alsace et de la Lorraine. „Leur conduite prouve que la nationalité ne tient pas seulement aujourd hui á la race et á la religion, comme jadis, car les Alsaciens sont entiérement frangais, et la Prusse a fait une lourde faute en occupant" (c' est le mot qu' il a répété avec intention) „ces pauvres Provinces". J' ai remercié M r Deák de ses paroles sur le chef du gouvernement et sur le Pays et je lui ai dit que nous espérions bien reconter toujours des sympathies francaises dans une contrée qui n' avait que des raisons d' aimer la Francé et réciproquement d'y étre objet des meilleurs voeux. M r Deák, retombant alors dans son génre favori, m' a conté des anecdotes un peu légéres et assez indignes de 1' histoire. Puis nous sommes revenus á la Hongrie. „Gloire de ma partié", m' a t-il dit, ,,c' est de n' avoir pas revendiqué une seule chose de plus quand les Prussiens victorieux étaient aux portes de Vienne". Et comme je lui attribuais 1' honneur de cetté modération: „Oui, j' ai eu fort á fairé, bien des fougues á arréter... Nous avons besoin de 1' Autriche et 1' Autriche de nous — avec la bénédiction de Dieu, nous continuerons á étre aussi sages." A propos de la Croatie, je lui parlai du contre coup que pourraient exercer de ce cőte de la Leitha les élections directes du Parlement Cisleithan." Pour la Croatie également", reprit Mr. Deák." ce serait le mieux. Mais ce sont de drőles de gens. II y en a la de 3 sortes: 1° Ceux qui révent un slavisme du Sud: chose impossible puisque ces Slaves ne se comprennent mérne pas entre eux. Dans un essai de congrés ils ont été obligés de convenir qu' ils parleraient en Allemand. Les polonais détestent les Ruthénes, les Moraviens exécrent les Bohémes, etc.