Századok – 1969

Tanulmányok - R. Várkonyi Ágnes: Historiográfiai törekvések Magyarországon a XIX. században 939/V–VI

HISTORIOGRÁFIAI TÖREKVÉSEK MAG VARORSZÁGON 989 graphie s'affichaient-elles au cours du siècle passé, quel fut le cours de développement que suivaient les catégories de valeur de nature réaliste et romantique? L'auteur présente une esquisse sur l'évolution de l'historiographie d'inspiration bourgeoise. Par son raisonnement elle arrive à affirmer que l'histoire de l'historiographie entre en scène accompagnée par la critique historique et la subtilité de la conception et que son importance s'accentue à l'ère des mutations accomplies dans la mentalité sociale. L'auteur jette un coup d'oeil sur l'historiographie d'A. Thierry et se penche sur l'étude des aspects démocratiques, antiféodaux et réalistes d'A. Comte, Buckle, J. St. Mill et H. Taine, ces derniers tous positivistes. Pour continuer elle donne un aperçu des principes de la conception romantique que H. Ranke, G. Droysen et H. Sybel professaient sur l'histoire de l'historiographie. En Hongrie, des prétentions à une mise au point d'esprit bourgeois de l'histoire de l'historiographie font leur apparition à l'ère des réformes et se traduisent par les ouvrages d'historiens recrutés dans les rangs de l'intelligentsia libérale et de la jeunesse révolutionnaire, en tout premier lieu, par les oeuvres de J. Bajza et de P. Vasvári. La révolution et la guerre d'indépendance ne firent que renforcer ces efforts qui, partant d'un ordre de valeur universel, visaient à juger les historiens hongrois à la base de leurs conceptions et leur appartenance sociale. Le fait que la couche dirigeante de la révo­lution et de la guerre d'indépendance fut la noblesse engagée dans le chemin de l'embour­geoisement, que la guerre d'indépendance fut réprimée et que la mutation bourgeoise se prolongeait dans le temps finit par raffermir la survie complexe des catégories de valeur féodales et romantiques. Entre 1850 et 1867 on assiste à l'ouverture des débats fort aiguisés qui se proposent de trancher le problème d'une mise au point réaliste ou roman­tique de l'histoire de l'historiographie. Ces deux décennies voient apparaître les principes positivistes qui arrivent à se gagner l'intérêt, voire l'approbation, de maints illustres historiens et penseurs hongrois. Plusieurs d'entre eux, tels J. Eötvös, L. Szalay, M. Horváth, A. Ipolyi et d'autres cherchent à apprécier l'historiographie hongroise à partir de ses principes de conception de l'histoire et de ses contraintes sociales. A les en croire la principale catégorie de valeur est la raison; par contre les adeptes du romantisme entendent approcher l'histoire de l'historiographie à l'aide des facteurs sentimentaux. Imbus d'une partialité nationaliste les partisans de cette dernière conception — F. Toldy, K. Thaly, A. Széchen — tout en se réclamant de l'idée nationale expropriée par les différents groupes des classes dirigeantes, portent de jugement sur l'historiographie en partant des points de vue des luttes menées sur le plan de la politique quotidienne. L'étude n'omet pas de consacrer une analyse à l'oeuvre historiographique d'A. Flegler, professeur de lycée à Zurich, à qui l'on doit l'unique composition sur l'histoire de l'historiographie hongroise. Ses débuts portent l'empreinte de l'oeuvre de L. Szalay, alors que les ouvrages qu'il écrivit à la fin des années 1860 reflètent l'influence de la Historische Zeitschrift que rédigea H. Sybel. Pour terminer l'auteur de l'étude passe en revue les essais qui, à l'époque succé­dant au Compromis Austro-Hongrois, visaient à mettre au point l'histoire de l'historio­graphie et démontre que le romantisme qui y prédominait et que nourrissaient le natio­nalisme bourgeois des classes dirigeantes hongroises et autrichiennes et celui des pays limitrophes finit par réprimer les tendances rationalistes et démocratiques, alors que les conceptions lui manquaient pour rédiger la synthèse de l'histoire de l'historiographie hongroise.

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