Századok – 1912
Kisebb közlemények - Kont Ignácz: II. Rákóczi Ferencz utolsó emlékirata a franczia udvarhoz 207
210 kisebb közlemények. L'Empereur a été dépouillé de ses Etats d'Italie, mais il ne paraît pas être ébranlé. Son conseil connaît ce que coûte la guerre à la France et à l'Espagne en hommes et en argent, et il est à craindre qu'il ne réussisse à la longue dans son dessein, si on ne prend pas des mesures pour rendre la guerre plus onéreuse et plus sensible à l'Empereur, qu'elle n'a été jusqu'à présent. Il n'est plus temps de raisonner s'il n'eut pas été mieux pour l'intérêt des Alliés d'agir avec toutes leurs forces en Lombardié, et d'attendre tomber les Deux-Siciles, en ôtant à l'Empereur tout moyen de les secourir par mer. Il est tard de relever les fautes que les généraux ont fait peut-être, pour n'avoir pas poursuivi les avantages obtenus par la bataille do Parme, après laquelle la tête avait tourné aux Allemands. De tout ce qu'on a vu qui s'est passé depuis en Italie, on serait porté à croire que les tempéraments des nations sont changés, puisque jusqu'à présent on croyait que les Français étaient plus propres à une guerre offensive et les Allemands pour la défensive, cependant ceux-ci sont devenus hargneux et les autres paraissent être cunctateurs. Selon les gazettes on songe toujours à augmenter les forces du Roi très chrétien pour soutenir la supériorité du nombre sur l'ennemi, mais n'est-il pas évident qu'on ne fera par là qu'épuiser le royaume d'hommes et que par là même on épuise les finances. On croit qu'il y aura une armée de cent mille hommes en Lombardié ; que ne coûteront pas les vivres et leurs transports ? Je suis persuadé que l'Empereur laissera agir le Duc de Wurtemberg avec le corps germanique comme il pourra, et qu'il assemblera toutes ses troupes en Italie, dont l'entretien ne lui coûtera pas la moitié de ce qu'il en coûte aux Alliés. La Hongrie lui fournira presque pour rien la viande et les bestiaux pour les voitures, ainsi que le pain par les bâtiments des côtes de l'Adriatique. Le Roi très chrétien augmente à ce que l'on dit ses forces sur le Rhin ce qui ne peut être qu'en vue de pénétrer en Bavière, puisque cet Electeur continue à s'armer et à donner des ombrages à l'Empereur, mais il est à craindre que cette démarche n'attire l'inimitié de quelque puissance, puisque à la dernière guerre on a vu que l'armée des Anglais n'est marché au secours de l'Empire que dans le temps que deux armées françaises sous les maréchaux de Martin et de Tallard étaient en Bavière. Cette remarque mérite attention. Peut-être vaudrait (-il) mieux profiter autrement de la bonne disposition de l'Electeur de Bavière. Si on tourne de nouveau les réflexions sur l'Italie, il est encore à remarquer que non-obstant que les rois alliés soient unis par les liens du sang et de l'intérêt, leurs sujets sut d'humeur et naturel bien différents. La jalousie des généraux et des troupes p?uvent donner lieu à bien de réflexions. Les Espagnols se sont rendus maîtres des Deux-Siciles, mais sont-ils maîtres des esprits et des cœurs ? pourront-ils refondre les deux peuples pour les mettre d'accord. Tout le monde se souvient encore avec quelle facilité les Allemands ont conquis Naples dans la dernière guerre. Et dans tout ceci a grand lieu l'axiome qui dit, qu'il ne faut pas moins de vertu pour conquérir que pour garder les conquêtes. Quel moyen de pourvoir à cet incon vénient, et pour affermir le trône du nouveau roi de Naples. Si on met de fortes garnisons dans les places, le secours des Espagnols sera assez médiocre en Lombardié. Il serait même dangereux d'y laisser la personne du Roi вале troupes, tandis que les ports de Trieste et de Fiume ne seront pas détruits ; tandis que l'Empereur possédera les côtes