Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Matei Cazacu: La tentation autoritaire D'alexandre I. Cuza (1863-1865) et la dérive totalitaire de Calor II (1938-1940). Une possible filiation idéologique?

Matei Cazacu auxquelles correspondent les dix "tinuturi" (régions) de 1938 qui coiffaient les départements existants. Parmi les mesures d'accompagnement des deux Constitutions, notons aussi l'extension de la censure en 1864 et, 75 ans plus tard, l'instauration de l'état de siège et la création de la Direction générale de la presse et de la propagande, dans le même but de contrôler et de juguler la presse d'opposition. Enfin, le Statut de 1864 et la Constitution de 1938 ont été, tous les deux, soumis au plébiscite populaire, qui les ont adoptés à une écrasante majorité : 682.621 oui, 1307 non et 70.220 abstentions en 1864 (10.22- 14/26 mai) ; 4.297.581 oui et 5843 non en 1938 (le 24 février).22 Ces quelques remarques permettent de reconnaître, au-delà de toutes les différences d'époque et de conjoncture générale, une certaine similitude entre les démarches de Cuza et de Carol II. Chacun d’eux voulait mettre en place un parlement docile afin de réaliser les réformes qu'il estimait indispensables. Dans le cas de Cuza, nous avons la réforme agraire, la loi de l'instruction obligatoire et gratuite et bien d'autres. Dans le cas de Carol II, son programme a été ainsi défini par son proche conseiller et futur Premier Ministre, Armand Càlinescu, le 13 mars 1938 : "La rédaction et le début de la réalisation d'un grand programme constructif - armement, des fabriques d'armement, voies de communications, le développement du potentiel agricole".23 La création d'une grande industrie nationale - lourde et d'armement - était un projet plus ancien de Carol II qui s'était inspiré des idées de Mihail Manoilescu, théoricien du parti unique et de l’Etat corporatiste, mais aussi un analyste lucide des structures du commerce internationale. Ainsi, Manoilescu relevait l'exploitation des pays agraires et productrices de matières premières à faible valeur ajoutée par les pays industrialisés, productrices de machines et d'outillage industriel, qu'il résumait ainsi : "dans les échanges internationaux, le produit du travail annuel d'un ouvrier industriel permet d'acheter le produit du travail annuel d'environ dix travailleurs de l'agriculture. "24 22 Idem. Ibidem, p. 255 ; P. P. Negulescu, art, cit.. p. 196. 23 Cité par M. Muşat et I. Ardeleanu, România după Marea Unire. II/2, noiembrie 1933-septembrie 1940, Bucarest, 1988, p. 813. 24 M. Manoilescu, Rostul si destinul burgheziei româneşti. Bucarest, 1942, p. 139. Pour la naissance et l'affirmation de ses idées, voir, du même, Memorii, éd. V. Dinu, Bucarest, 1993, 2 vols. (Colecţia Biblioteca Băncii Naţionale). 66

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