Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Matei Cazacu: La tentation autoritaire D'alexandre I. Cuza (1863-1865) et la dérive totalitaire de Calor II (1938-1940). Une possible filiation idéologique?

Matei Cazacu 66 les campagnes, ce qui conférait aux villes une surreprésentation notable par rapport aux villages et ceci dans les conditions où la population urbaine représentait à peine 10% du total. Cuza s'était heurté dès le début de son règne aux tendances extrêmes des hommes politiques, les libéraux (ou "rouges"), qu'il considérait trop radicaux (p. ex. C.A.Rosetti et I. C. Bràtianu), et les conservateurs qui refusaient ses réformes et notamment la réforme agraire telle que la voulait le prince. Ceci a eu comme conséquence une grande instabilité gouvernementale, avec des gouvernements qui souvent ne représentaient pas la majorité de la Chambre et tombaient dès qu'une motion de méfiance était votée contre eux. Ainsi, Grégoire Sturdza déclarait que les gouvernements changent avec les saisons et qu'il y a "des ministères pour l'hiver tant que durait le froid, et dès que la forêt se couvrait de feuilles, d'autres venaient pour les remplacer."16 L’assassinat du Premier Ministre Barbu Catargiu, le 8/20 juin 1862, qui venait de faire voter la réforme agraire dans un sens différent de celui préconisé par Cuza, a plongé le parti conservateur (ou plutôt les conservateurs, car le parti a été créé seulement en 1876, un an après la parti libéral), a plongé donc les conservateurs dans un grand désarroi, certains de ses membres passant aux libéraux. Face à ces deux tendances, Cuza a essayé de s'entourer d'un groupe de fidèles qui devaient former à leur tour une ébauche de parti politique. C'est le sens des paroles de I. C. Bràtianu qui écrivait, le 26 janvier 1863, à sa femme : "Ici / à la Chambre/ les affaires sont très troublées et excitées : un grand combat a lieu entre la Chambre et le prince qui a réussi à créer un parti qui, bien que composé d'hommes sans aucune autorité morale dans le pays, fait des troubles dans la Chambre et bloquent les travaux".17 Les paroles du chef libéral sont injustes, car il s'agissait, après tout, d'hommes comme N. Catargiu, I. Filipescu, M. Kogàlniceanu, N. Lahovary, Iorgu Radu et C. Sturza. C'est ainsi que naquit, au printemps 1863, dans l'esprit de Cuza l'idée du coup d'Etat, alors que les libéraux et les conservateurs esquissaient un rapprochement visant à détrôner le prince et qui fut baptisé la coalition monstrueuse ("monstruoasa coaliţie").18 Cette coalition englobait les ultra­161. Hudiţă, art, cit.. p. 300. 17 Idem. Ibidem, p. 303. 18 Idem. Ibidem, p. 312 ; C.C.Giurescu, od, cit. p. 164-181 ; V. Russu, Monstruoasa coaliţie si detronarea lui Al, I, Cuza. în Cuza Vodă. In memóriám, Iaşi, Junimea, 1973, p. 503-550 ; V. Stan, Câteva consideraţii în legătură cu 62

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