Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Matei Cazacu: La tentation autoritaire D'alexandre I. Cuza (1863-1865) et la dérive totalitaire de Calor II (1938-1940). Une possible filiation idéologique?

libéraux (Rosetti, Bràtianu) et le parti des "prétendants", Georges Bibescu, Barbu Stirbey, Michel et Grégoire Sturdza, etc. La suite des événements est connue : Cuza, qui avait refusé les pleins pouvoirs que lui offrait la Chambre après l'assassinat de Barbu Catargiu, commence à se préoccuper de la question : suppression de l'Assemblée, réformes par décret, réforme de la loi électorale et nouveau parlement, élargi, et ce dès juin 1863. Mais, pour ce faire, il avait besoin de l'accord des Puissances garantes pour modifier la Convention de Paris de 1858. C'est ainsi que prirent forme les projets de Constitution qui ont abouti au Statut du 2/14 mai 1864 et à l'Acte additionnel à la Convention. Une fois le Parlement dissous, le 2/14 mai 1864, le gouvernement Kogàlniceanu entreprit les grandes réformes du règne de Cuza : la loi électorale, la réforme agraire, la loi de l'instruction publique, l’introduction du Code civil (Napoléon), la réforme de l'Eglise orthodoxe (création du Synode, nomination des évêques par l'Etat, l'égalité religieuse des citoyens de confessions diverses, l’obligation du mariage civil, le divorce civil), l'adoption du calendrier grégorien, du système métrique, la création du monopole de l'Etat sur le sel et sur le tabac, etc. Même si toutes ces réformes n'ont pas survécu à Cuza, elles témoignent de sa vision moderne et de son désir sincère de réformer le pays. 75 ans plus tard, le roi Carol II fit à son tour un coup d'Etat avec l'accord des principaux hommes politiques (qui formeront le Conseil de Couronne) mais à l'exception notable de C.I.C. (Dinu) Bràtianu et I. Maniu, présidents des deux principaux partis politiques roumains. Ce coup commence par l'adoption d'une nouvelle Constitution et par une activité réformatrice qui dure jusqu'aux élections du 1-2 juin 1939, donc seize mois, alors qu'en 1864 le délai a été de seulement six mois (mai-novembre). Parmi les réformes de Carol II notons la suppression des partis politiques, l'organisation de l'économie nationale, de l'armée, la réforme territoriale, la loi de l'administration, la suppression des syndicats et la création des corporations ("bresle”), de Straja Tàrii (mouvement de boy scouts imité d'après Baden Powell), du parti unique (le Front de la Renaissance Nationale, rebaptisé le Parti de la nation), d'un Conseil de Couronne et d'un Conseil supérieur de l'Economie (appelé à définir les plans de développement économique), etc. En 1938, le péril venait surtout de l'extrême-droite, le mouvement légionnaire (la Garde de Fer) qui avait obtenu 15,53% des voix aux La tentation autoritaire d'Alexandre I. Cuza "monstruoasa coaliţie" si durata existentei ei. în Revista istorică, n. s., II/7-8 (1991), p. 383-397. 63

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