Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2001-2002 (5-6. évfolyam, 1-2. szám)

Etnie şi confesiune

Le culte de la croix au cœur de l’ensemble peint à Săntămarie Orlea 67 d’apôtres du chœur, peintures dues à deux peintres différents, l’un de formation byzantine, et l’autre probablement d’origine locale* 8 ont été réalisés dans la deuxième moitié du 15e siècle, après la donation du village à la famille Cîndea. Des liens manifestes avec la Serbie. L’analyse stylistique et iconographique rapproche l’ensemble peint à Sântămărie Orlea des peintures de la région serbe, mais trahit également quelques contacts avec la peinture du Duecento italien et de l’Istrie. Les affinités stylistiques de ces peintures avec les réalisations serbes ont été soulignées par plusieurs auteurs. De manière convaincante, V. Drăguţ établit des rapprochements avec les peintures de Sopocani (v. 1265), positionnant les peintures de Sântămărie Orlea dans une phase stylistique transitoire légèrement plus tardive (éléments de pathos et attention à la nature nouveaux)9 10 11. La plasticité des visages aux traits appuyés ainsi que la massivité de certaines silhouettes se retrouvent dans les peintures des églises fondées par le roi Miloutine (1282-1321)'°, tandis que le traitement encore très graphique des drapés, les nombreux motifs décorant les éléments d’architectures légèrement rehaussés de blanc pour l’indication du relief (Nativité de la Vierge, Bénédiction des prêtres), renvoient à des principes picturaux légèrement plus anciens et, ainsi que l’a proposé V. Drăguţ, provenant de la peinture monumentale du Duecento italien". De la synthèse de ces éléments, le même auteur déduit que les peintres seraient originaires du sud de la Dalmatie, région de contacts artistiques entre l’art des Balkans et l’art italien12. Cette analyse est complétée par les observations d’Anca Bratu, qui signale aussi des indices de liens ponctuels avec la peinture gothique, notamment dans le costume d’évêque de saint Nicolas13. Ces études soulignent la variété des sources stylistiques des peintres ayant œuvré à Sântămărie Orlea, tout en insistant sur les liens avec la Serbie. Ces liens avec la peinture serbe peuvent être précisés par l’analyse de la formulation iconographique de plusieurs thèmes, tant dans des ensembles réellement des commanditaires, l’iconographie nouvelle de ce panneau aurait pu être favorisée par l’absence de règles strictes dans la définition artistique de ce territoire (Op. cit., p. 313). 8 Un graffiti dans le panneau des donateurs fournit la date de 1484 comme terminus ante quem pour l’exécution de cet ensemble (calque d’Ottô Sztehlo, 1873, Budapest, KÖH tervtár, MOB leltsz. 96/1873). Sur la caractérisation des deux peintres, cf. Anca Bratu, op. cit., p. 210-212. ‘‘ Drăguţ, Pictura murală ... 10 Tania Velmans, V. Koráé, Marica Suput, Rayonnement de Byzance, Paris, 1999, p. 251 ss. 11 Drăguţ, op. cit., p. 15-17. Hiatus dans la démonstration de cet auteur, il ne cite cependant aucun exemple précis de peinture dalmate, origine supposée des peintres de l’église. Ses hypothèses sont reprises par M. Porumb (1981 et 1998), qui suppose l’activité d’un maître anonyme formé dans la sphère serbo-dalmate. 12 Ibidem. Ces analyses confirment par ailleurs le synchronisme de l’inscription (1311) et de l’exécution des peintures. 13 II s’agit du costume des soldats dans la scène de la Découverte de la Vraie Croix, ainsi que de quelques pièces des vêtements liturgiques. Anca Bratu, op. cit., p. 204-205. Eléments d’analyse repris par Mária Prokopp qui relie précisément certaines peintures, notamment celles du cycle de l’Enfance de la Vierge, à la peinture byzantine des Paléologues, et indique les éléments empruntés à la peinture italienne (gamme chromatique, contours appuyés en rouge) et gothique (in Marosi E., Magyarországi művészet 1300-1470 körül (L’art de Hongrie, 1300-v. 1470), Bp., 1987. p. 349).

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