Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2001-2002 (5-6. évfolyam, 1-2. szám)

Etnie şi confesiune

ETNIE ŞI CONFESIUNE Le culte de la croix au cœur de l’ensemble peint à Sântămărie Orlea Marie LlONNET Retirée dans l’extrême sud de la Transylvanie, enclave latine dans un milieu orthodoxe, l’église de Sântămărie Orlea (Őraljaboldogfalva, dép. Hunedoara), dédiée à la Vierge, contient dans la nef un ensemble de peintures murales presque intégralement conservé du début du 14e siècle, qui est gouverné par une série de liens signifiants et atteste l’intervention d’une forte personnalité. Témoin de l’existence d’un culte particulier à la Croix, illustré par une image exceptionnellement développée de la Découverte de la Vraie Croix dont l’interprétation n’a jamais été précisément envisagée, les peintures de l’édifice éclairent les mouvements artistiques - style, traditions iconographiques - et religieux - changements de confession - qui ont animé le sud de la Transylvanie aux 14e et 15e siècles. En effet, l’évolution de l’architecture et de la décoration de l’édifice est indissociablement liée à l’histoire du comitat de Haţeg (Hatszeg). Edifice de dimensions modestes (dimensions intérieures: 14,20 x 8,50 m) construit dans les années 1280, l’église de Sântămărie Orlea, d’après l’analyse d’A. Rusu, était très vraisemblablement destinée à un groupe de colons qui vivaient dans la dépendance du château royal de Haţeg1, et, dans cet espace majoritairement orthodoxe, plusieurs éléments attestent que l’église était de rite latin au moment de sa construction2. Ce contexte même invite à considérer avec une attention particulière le décor intérieur de cet édifice. Les invasions ottomanes du début du 15e siècle ont entraîné des transformations décisives dans l’organisation administrative de la région de Haţeg. La région est totalement dévastée à la suite de la défaite des forces armées transylvaines au pied du château de Haţeg à l’automne 1420, épisode qui marque l’abandon définitif du château par la cour hongroise. Parallèlement, l’histoire de l’église se poursuit lorsque, le 15 avril 1447, Jean 1 Le château ne se trouvait pas à Haţeg même, mais légèrement à l’est, à Subcetate (Váralya), c’est-à­­dire à un peu moins de 5 km de Sântămărie Orlea. En l’absence de documents contemporains, on connaît mal l’origine des colons peuplant cette commune. Ils composaient l’un des nombreux groupes appelés par les rois hongrois pour peupler et stabiliser le pays et contribuaient au bon fonctionnement du château royal de Haţeg, place-forte essentielle dans la défense des marches méridionales du royaume. Les colons de Sântămărie Orlea vivaient selon leurs coutumes et traditions parmi d'autres populations roumaines orthodoxes. A. A. Rusu, Clitori şi biserici din Ţara Haţegului până la 1700 (Fondateurs et églises dans la région de Haţeg jusqu’en 1700), Satu Mare, 1997, p. 33. Dans l’histoire du comitat de Hunedoara (Hunyad), Gy. Györffy mentionne la tenue d’un marché à Sântămărie Orlea après la période arpadienne: Az Árpád-kori Magyarország történeti földrajza (Topographie historique de la Hongrie à l’époque arpadienne), III, Bp., 1987, p. 277-288, 290-291. D’après les dimensions de l’église, R. Popa évalue la taille de la communauté villageoise entre 25 et 30 familles environ: La începuturile evului mediu românesc. Ţara Haţegului (Le début du Moyen Age roumain. Le territoire de Haţeg), Bucarest, 1988, p. 134, 232-234. Pour l’analyse architecturale de l’église: Entz G., Erdély építészete a U-13. században (Architecture transylvaine des 1 Ie-13e siècles), Kolozsvár, 1994, p. 4L ' A. A. Rusu, op. cit., p. 309-315, part. p. 311 (type de construction, inscription latine, histoire locale). Mediævalia Transilvanica, tom V-VI, 2001-2002, nr. 1-2.

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