Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 67 L’année 1395 fut jalonnée par plusieurs échecs militaires subis par Mircea et Sigismond en Valachie face aux partisans de Vlad qui avaient reçu l’aide ottomane149. A Nicopolis, l’allié de la Hongrie ne put amener avec lui qu’un nombre limité de combattants, ceux qui lui restèrent fidèles jusqu’au bout pendant les moments difficiles de 1395-1396. Rapporté aux circonstances de la bataille livrée le 25 septembre, l’ordre de retraite donné par Mircea aurait épargné la vie de ses hommes qui au lieu de se faire massacrer inutilement pouvaient lui servir à reconquérir le trône valaque et à continuer le combat contre les Ottomans dans une autre conjoncture militaire, peut-être plus favorable. Ce qu’il a fait d’ailleurs, car en décembre 1396 - janvier 1397 aidé par les troupes transylvaines du voivode Stybor, il chassa du pouvoir Vlad150 pour continuer son règne jusqu’en 1418, année de sa mort. En 1403 à Silistra sur le Danube il battit encore une fois les armées turques151 pour demeurer ensuite le principal arbitre dans les luttes pour la succession au trône de l’empire ottoman, conséquence de la défaite et de la capture de Bayazid 1er par Timur Lénk à la bataille de Tchïbukova (1402), luttes qui prirent fin en 1413 avec l’avènement au pouvoir du sultan Mehmed Ier (1413-1421)152. Dans la compilation des anciennes chroniques ottomanes, Historiae musulmanae Tureorum de monumentes ipsorum exscriptae, libri XVIII, Francfort, 1591, de Hans Lövenklau (Leunclavius), le prince de Valachie est caractérisé comme princeps ... inter christianos fortissimus et accerrimus, (col. 418). Un éloge qui venait de la part de ses adversaires. Le 15-16 octobre 1444, lors de l’entrevue de Nicopolis le prince de Valachie Vlad Dracul, malgré ses réserves concernant le dénouement de l’expédition, envoya à l’aide des croisés un corps de 4.000 cavaliers commandé par son fils Mircea IL Selon Callimachus il conseilla en même temps à l’héritier au trône de quitter le futur champ de combat si le sort était défavorable aux chrétiens151 afin de protéger la vie de ses hommes. Le contingent valaque joua un rôle important pendant la première phase de la bataille du 10 novembre, lorsque sous le commandement personnel de Hunyadi forteresse de Turnu (Nicopolis Minor) se trouvait en face de notre Nicopolis sur la rive valaque du Danube. 149 Pour la chronologie des événements cf., Iliescu, p. 78-79. 150 Ibidem, p. 83.; Papacostea, p. 7. 151 A. Pippidi, Sur une inscription grecque de Silistra, in RESEE, t. XXIV, 1986, nr. 4, p. 323-332, qui corrige l’erreur de datation de P. S. Năsturel, Une victoire du voévode Mircea l'Ancien sur les Turcs devant Silistra (1407-1408), in Studia et Acta Orientalia, I, 1958, p. 239-247. 152 G. Tahsin, p. 86-101; Idem, Raporturile romăno-otomane în vremea lui Mircea cel Mare, dans Marele Mircea voievod, p. 352-364; Ş. Papacostea, La Valachie et la crise de structure de l'Empire ottoman (1402-1413), in RRH, XXV, nr. 1986, 1-2, Bucarest, p. 23-33; M. M. Alexandrescu-Dersca Bulgaru, Les relations du Prince de Valachie Mircea l'Ancien avec les Emirs Seldjoukides d’Anatolie et leur Candidat Musa au Trône Ottoman, in Tarih Araştirmalari Dergisi, VI, 1968, nr. 10-11, p. 113-125. 153 Callimachus, loc. cit.: “Atque ideo, in se ac suos vaticinium deriuare volens, prosperioribusque actionibus superesse; periculo, quod in praesens nuntiabatur, fertur se subtraxisse: filium vero, quum a se dimitteret, magnopere monuisse, ne fortunae obluctaretur temere in acie, si res Christiana inclinaret.”

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