Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

68 Emmanuel C. Antoche il dut charger avec la garde royale et l’escadron d’Etienne Báthory, la cavalerie anatolienne, qui suite à une attaque en force avait désorganisé et mis en fuite l’aile droite du dispositif chrétien. Dans la mêlée Karadja Pacha fut tué avec plusieurs de ses officiers154 ce qui désorganisa complètement la capacité combative dont les forces turques du flanc gauche firent preuve tout au long de cette première phase des combats. Beaucoup parmi eux furent poursuivis et massacrés jusqu’aux hauteurs tandis que les survivants prirent la fuite dans plusieurs directions, certains vers le nord-est155, ou vers la position occupée par le sultan. Certains détachements de spahis eurent le courage de revenir à la charge mais furent définitivement dispersés et battus. Environ trois mille cavaliers anatoliens gisaient morts ou blessés sur le champ de bataille. Tandis que Hunyadi envoyait le roi et Tallóczi reprendre leur place au centre et sur le flanc droit et essayait de réorganiser les lignes de bataille dans ce secteur du front, les Valaques continuèrent leur poursuite vers les positions ottomanes. Ils débouchèrent sur les arrières du dispositif turc et commencèrent à piller le camp ennemi défendu par une poignée de troupes auxiliaires. Dlugosz influencé vraisemblablement par le récit de Palatio nous dit que les Valaques tuaient davantage de chameaux que de soldats ennemis156. Comment Palatio qui se trouvait à l’autre bout du champ de bataille pouvait observer l’évolution de la cavalerie valaque? Plus objective nous semble l’information laissée par Hans Magest selon laquelle Murád II, voyant la fureur avec laquelle les Valaques combattirent les Anatoliens ainsi que leur percée vers son campement, aurait demandé à Mircea II de se retirer du combat, en le menaçant, si le jeune prince continuait à se battre, de tuer ses deux frères otages chez les Turcs157. Après avoir pillé le trésor et les richesses du sultan, les Valaques retournèrent dans le camp allié afin de reprendre leur place à l’arrière du dispositif158. Ils jouèrent aussi un rôle important, lors de la débâcle chrétienne après la charge de la garde royale menée par Vladislav Jagellón. Chalcocondylas et Bonfinius nous disent que les Valaques protégèrent la retraite de Hunyadi et des survivants de l’armée croisée,59. La supériorité des armées ottomanes par rapport à leurs adversaires européens. Les historiens et les écrivains militaires ayant étudié la bataille de Nicopolis avaient d’ailleurs conclu que la défaite des troupes chrétiennes relevait 154 Chroniques anonymes, loc. cit.; Asîkpaşazade, p. 90; Chalcocondylas, p. 197; nous dit que le heylerbey d’Anatolie eut la poitrine transpercée par un coup d’épée hongroise. 5 Selon Idrîs Bidlisî, p. 175, la peur gagna tellement les fuyards que certains parmi eux arrivèrent dans une seule journée en Dobroudja (Tobridja) à trois étapes (merhale) du lieu de combat nommé Kamcisuyu. 156 Dlugosz, col. 806. 157 Beheim, p. 40-41; Minea, p. 250. Il s’agissait de Vlad (Vlad l’Empaleur- 1448; 1456-1462; 1476) et de Radu (Radu le Bel - 1462-1473; 1473-1474; 1474; 1474-1475). 158 Chalcocondylas, /oc. cit.; Panaitescu - Stoicescu, p. 230. 159 Chalcocondylas, p. 199; Bonfinius, p. 151. De toute façon ils étaient les seuls à connaître le chemin de retour vers le nord à travers la Dobroudja et le Danube. Voir aussi Callimachus, p. 517, ainsi que les propos critiques de Prochaska, p. 33-35, concernant la retraite de Hunyadi.

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