Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 65 l’Europe Orientale soupţonnâ de trahison â Nicopolis, tel fut le portrait de Mircea dressé par certains historiens occidentaux ayant étudié l’expédition de 1396. C’était lui qui replia son contingent de la bataille au moment oű Sigismond de Luxembourg était en train de préparer l’attaque contre le dispositif ottoman. Le manque des sources qui aurait pu renseigner davantage sur les mobiles d’un pareil acte, oblige les historiens â accuser Mircea de félonie bien avant le début des combats141. Une analyse critique qui refute toutes ces accusations â été faite dés 1942 par Francisc Pall dans une étude qui reste encore une référence dans la matiére mais qui â cause de la guerre en Europe demeura inconnue aux historiens occidentaux 142. A notre tour, mérne si nous prenons en compte leur point de vue, nous ne pouvons voir dans la retrăite présumée de Mircea qu’une sage décision puisque le prince de Valachie, considérant la bataille comme perdue, réservait Favenir. Dés le début il faut savoir que depuis septembre-octobre 1395, il n’était plus le seul maître dans la principauté, ayant été renversé du pouvoir par un prétendent au tröne qui régna â sa place jusqu’au début de l’année 1397. II s’agissait de Vlad Ier, vraisemblablement un bâtard du prince Vladislav Ier Vlaicu (1364-1377)143, qui reţut le soutien des regions occidentales du pays (l’Oltenie, le Banat de Severin) mais aussi l’appui ottoman. Pour la premiere fois dans l’histoire valaque, un prince était détrőné de la sorte, mais cette action contre Mircea était en vérité antihongroise et anticatholique. Bien avant Installation de la puissance turque au Danube, le principal danger pour la principauté, vénáit de la part du royaume de Hongrie qui â maintes reprises avait essayé d’étendre ses conquétes en direction du Bas Danube 141 Delaville le Roulx, p. 261: “En outre Sigismond avait maintes fois éprouvé le peu de confiance qu’on dévait avoir en Mircea: mis â l’avant-garde, le vo'fvode pouvait moins facilement faire défection au moment du danger!” (sans citer aucune référence). A la vue des forces ottomanes qui s’avance pour repousser Sigismond, “â l’aile gauche Mircea, â l’aile droite Laczkovich se retirent”, ibidem, p. 276. De mérne Lot, p. 221: “11 faut dire aussi que la trahison rödait dans le camp du roi de Hongrie. Mircea et ses Valaques détestaient plus encore les Hongrois que les Turcs...” Atiya, p. 93: “Mircea and Laczkovic were prepared to fight for Sigismund so long as the pendulum of victory swung in his favour. But at the apparent signs of the defeat of the French, both retired from the scene without lifting one finger in aid of the king.” On constate cependant une amélioration du récit dans Histoire Générale, coll. G. Glotz: “Mircea voyant la bataille perdue se retira avec ses troupes valaques”. Une version pareille dans le récit de Vatin, p. 52: “Quant la défaite devint certaine, les Valaques de Mircea et les Transylvains du voivode de Siebenbürgen abandonnérent les Hongrois et les Allemands face aux Ottomans qui venaient de recevoir l’appui de Stéphane Lazarevié.” Oman, p. 353, est le seul auteur qui affirme que la retrăite de Mircea se produisit aprés la charge de la cavalerie serbe: “The king was suddenly charged in (lank by a large body of mailed men-at-arms, the Serbian contingent under Stephen Lazarevitch, which had been detached by Bajazet and emerged from an ambush. Sigismund’s banner fell, whereupon the ■ Hungarians broke - the Voivode Mirtcha’s Wallachians the first - and raced back for their camp.” 142 Fr. Pall, Les croisades en Orient au bas Moyen Age. Observations critiques sur l'ouvrage de M. Atiya, p. 527-583, notamment, p. 571-579. 143 Nous partageons le point de vue d’O. Iliescu, Vlad Ier, voivode de Valachie: le régne, le sceau et les monnaies, in RRH, XXVII, 1988, nr. 1-2, p. 99-100.

Next

/
Thumbnails
Contents