Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

58 Emmanuel C. Antoche de ces François ; et, se ils m’euissent creu, nous avions gens a plenté pour combatre nos ennemis.”118 11 était vrai que dans cette bataille l’affaire fut mal engagée dès le début. Un de meilleurs contingents de l’armée chrétienne avait chargé imprudemment les lignes turques: isolé et encerclé il fut taillé en pièces par les forces ottomanes. Le deuxième échelon de combat du dispositif allié comprenant les troupes hongroises, polonaises et tchèques sous les ordres de Sigismond, renforcées par les Allemands et les Hospitaliers, chargea à son tour pour percer jusqu’à la chevalerie française en essayant à la sauver du désastre. Il faut noter cependant les propos des certains historiens occidentaux selon lesquels, le prince de Valachie et le voivode de Transylvanie ayant sentis que la journée était déjà compromise, replièrent leurs contingents de la bataille afin d’éviter la débâcle qui menaçait le camp allié et le massacre inutile de leurs hommes119. Bayazid fit avancer les spahis d’Anatolie et de Roumélie pour contrer la menace. Il disposait encore des azaps, des akîndjis et des janissaires qui réformèrent leur dispositif de combat après l’anéantissement de la première attaque ennemie. Il était évident que les chrétiens n’avaient aucune chance de l’emporter devant un adversaire toujours supérieur en nombre, discipliné avec un moral élevé. Lorsque la mêlée entre les Ottomans et les troupes chrétiennes devint générale sur tout le front de combat, la cavalerie serbe de Lazarevié jusqu’alors tenue en réserve, chargea à son tour afin de porter le coup de grâce aux forces croisées qui sous le choc et la surprise de l’attaque commencèrent à se replier en déroute vers les rives du Danube. Si à Nicopolis la charge fatale se déroula au début de la bataille, à Varna, le 10 novembre 1444 le roi Vladislav Jagellón changea une victoire déjà acquise dans une défaite qui se montra par ses conséquences, décisive pour la chrétienté orientale. Vers le début de l’après-midi, après l’anéantissement et la mise en déroute des flancs du dispositif ottoman, la partie était pratiquement gagnée pour l’armée commandée par Jean Hunyadi. Mais cette sensation de victoire qui poussait déjà dans les âmes de certains soldats croisés qui croyaient vraiment avoir accompli l’impossible fut de courte durée car le hasard, ce dieu maître du champ de bataille, en décida autrement. Pendant que les Hongrois et les Roumains de Transylvanie excités par le sang et la tuerie semaient la mort sur l’aile gauche parmi les Ruméliotes en fuite, Vladislav décida à son tour de mener une charge décisive vers la position du sultan. Or, probablement selon le plan de Hunyadi, les escadrons du roi devaient rester encore immobiles pour fixer la garde de Murád et l’empêcher d’intervenir dans la bataille. Une fois la droite ottomane anéantie, la totalité des forces chrétiennes pouvaient converger vers le centre turc pour engager dans un combat décisif ce dernier corps de l’armée ennemie120. Nous ne savons pas avec certitude qui poussa 1,8 Froissart, XV. p. 316. 119 Le problème du repli prématuré des Valaques et des Transylvains sera discuté vers la fin de notre étude. 120 R. Urbánek, nr. 107, p. 136.

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