Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 57 Nous ne disposons que des sources françaises pour décrire la suite des combats qui se déroulèrent sur le plateau entre l’armée ottomane au grand complet et la poignée des croisés qui réussit à atteindre et à mettre en déroute l’infanterie légère des azaps. En étudiant attentivement les récits, nous ne pouvons que nous rallier aux propos de Delbrück, Kling, Oman et Lot, selon lesquels la tentative de percée des chevaliers échoua par la suite, devant la résistance inébranlable des janissaires. Ce fut le moment où les akîndjis, et l’infanterie d’élite du sultan encerclèrent les chrétiens isolés au milieu des lignes turques. Comme nous l’indiquent Froissart, le Religieux de Saint-Denys, ou le biographe de Boucicaut, entourés de toutes parts par les Turcs, les Français et les Bourguignons combattirent avec une bravoure légendaire à l’instar de l’amiral Jean de Vienne qui releva à six reprises l’étendard de la Vierge renversé par terre jusqu’à ce qu’il succomba sous les coups de l’adversaire en serrant dans ses mains la bannière mutilée"7. Selon Froissart à la vue de la chevalerie française lancée à la charge, le roi Sigismond aurait déclaré au Grand Maître des Hospitaliers de Rhodes qui se trouvait à ses côtés: “Nous perdrons huy la joumee par le grant orgueil et beubant * * * * * * * 117 the French dismount at this crisis, pointing out that this was quite the custom in the West since Poictiers. But the two best authorities, Schiltberger and Boucicaulf s biographer, most distinctly state that they did not, and speak much of the havoc among the horses. It is useless to quote against them the Religieux de St. Denis, who says that the knights dismounted and cut off the long fashionable points of their steel shoes, or Thwrocz, even though the latter says that he had spoken with survivors of the fight. I note that Dr. Delbruck, like myself, disagrees with General Köhler, and keeps the knights mounted.” 117 En essayant à masquer les erreurs de commandement et l’imprudence de la chevalerie franco­­bourguignonne ainsi que le piège dans lequel elle se laissa enfermée, Froissart ou le biographe de Boucicaut, vantent la bravoure des chrétiens qui en massacrant par milliers les combattants ottomans réussirent à percer jusqu’à la garde du sultan. 11 est tout à fait évident qu’ils étaient très inférieurs numériquement pour accomplir des pareils exploits et que leur attaque fut anéantie par les janissaires, l’infanterie d’élite turque. Voir la version du combat donnée par Lot, p. 220-221. “La chevalerie française dut faire l’ascension du plateau où se tenait l’avant-garde des irréguliers turcs. Mais elle se trouva alors en face de la cavalerie des spahis et des janissaires dont elle ne soupçonnait pas la présence. Les spahis la harcelèrent sur les flancs, les janissaires criblaient de flèches les chevaliers et tuaient les chevaux. Quant la garde du sultan donna, les Français, serrés conjme dans un étau, furent écrasés. L’amiral Jean de Vienne tomba, embrassant la bannière de la Vierge. Guillaume de la Trémoille et Philippe de Bar furent tués. Le reste fut fait prisonnier. ... Les conclusions de cette lamentable campagne sont claires. Le baronnage français n’avait rien appris. Il n’avait tiré aucune leçon de Courtrai, de Crécy, de Maupertuis. Sa vaillance demeurait incomparable, mais ses belles qualités étaient annulées par une présomption, une outrecuidance, un orgueil qui l’avait rendu insupportable au roi de Hongrie et aux autres croisés au cours de l’expédition, avant même le début de l’action”, et par N. Vatin, p. 51: “la bataille eut lieu le 25 septembre 1396. Ce fut pour les chrétiens une grave défaite, dont les archaïques chevaliers français portent la principale responsabilité. Faisant la même erreur qu’à Crécy, ils se lancèrent à l'assaut. L’avant-garde et les premières lignes turques cédèrent, mais ce faisant Bâyezîd laissait s’enfoncer et s’épuiser la cavalerie franque, finalement arrêtée et dispersée par l’élite de ses troupes massées autour de lui au sommet d’une colline. La panique qui saisit alors les Français fut aussitôt mise à profit par la cavalerie ottomane”. De même, Kling, loc. cil.; Delbrück, p. 478-479; Oman, p. 350-351, ainsi que les sources byzantines, Ducas, p. 80, et Pseudo-Phrantzes, p. 200-201. Tous les chevaliers qui participèrent à cette action furent tués ou capturés par l’ennemi.

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