Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)

Tamás Majos: De la modernité de la Tragédie de l'homme

Ce sont bien ces élans et ces abandons de la lutte qui détermi­nent le rythme de toute la représentation. Les idées qui méritent la lutte, Adam les trouve à la fin de la scène d’Egypte puis à la fin de la scène de Rome mais surtout dans la scène de la révolution française. Avec un remarquable sens de la forme, c’est à ces endroits-là que Madách relance Adam qui se précipite dans le combat pour défendre les idées qu’il avait découvertes, laissant Lucifer sur place. Le personnage du Pharaon ne convient pas, évidemment, au choix d’Adam, pas plus que les scènes de Rome et de Prague qui n’apportent que déception et quelque répit. Mais Londres est déjà une scène où il est question de la liberté bourgeoise de l’individu et, enfin, l’exploration aboutit, non à l’analyse du socialisme, mais à la démonstration de l’absurdité des aspirations utopiques du bourgeois du XIXe siècle, maté­rialisées par une société conduite par la „science”. Si l’on place cette lutte au centre du drame, les différents tableaux historiques auront un rythme tout à fait différent et on pourra ainsi éviter le problème insoluble, posé par la représentation historiquement fidèle des tableaux historiques, de la rupture du rythme de toute l’oeuvre. Car il fallait séparer les scènes successives par des noirs, des rideaux ou des musiques d’accompagnement comblant les pauses. Le passage de Prague à Paris constitue une illustration quasi caricaturale de ce procédé. „Ah, je l’entends, le chant de l’avenir! Je l’ai trouvé, le mot prestigieux, Le talisman qui va te rajeunir, O, vieille terre engourdie sous les deux!” Après quoi il y a quelques minutes de pause pour changer le décor en Paris et pour terminer la phrase qui suit les deux points: „Liberté! Egalité! Fraternité!” Pour dépouiller la Tragédie des éléments d’une revue historique, il suffit de lire les instructions scéniques de Madách lui-même que nous avons essayé de respecter pour la première fois. Pour le changement de la scène de Paris, il écrit notamment: 54

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