Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Tamás Majos: De la modernité de la Tragédie de l'homme
I Une intéressante preuve est fournie par Madách lui-même qui, dans une lettre, adressée à un ami, reconnaît que les répliques des personnages des scènes du Ciel et de l’Eden ont quelque chose d’anachronique. Madách assume cet anachronisme, qu’il tient de Lessing et de Milton, parce qu’il n’a que ce moyen d’exprimer sa pensée. L’idée „homme, lutte et aie confiance!” est le fil conducteur qui parcourt toute l’oeuvre, tout comme Adam et Lucifer s’en trouvent constamment dans le centre. Pourtant, il arrive à Adam de se reposer, de se tenir à l’écart du combat des tableaux durant mais il repart toujours pour de nouveaux combats pour faire triompher une idée nouvelle qui est, en fait, toujours la même qu’il s’agisse de la liberté des Athéniens ou de la conviction, curieusement comprise, des premiers chrétiens: „L’homme a le droit d’accomplir ici bas Tout ce qui est en germe dans son être. Un seul commandement lui est prescrit. Un sel, entends-tu bien: la Loi d’Amour.” Mais l’„être ou ne pas être” de Madách, c’est-à-dire le problème du choix entre la lutte et la retraite pointe le plus nettement dans le premier tableau de Prague où l’on croirait voir Madách lui-même dans son village de Sztregova se rendant brusquement compte que la retraite est impossible: ............................J’ai souhaité Une époque paisible, où nul ne songe A déranger Tordre établi.......................... Eh bien j’y suis, dans cette époque-là! Mais qu’y ferais-je, avec cette âme en moi Que m’a donnée le Ciel, pour ma torture, Qui ne peut supporter la quiétude Et la paresse où nous nous complaisons?” 53 I I