Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Ferenc Kerényi: Un poéme dramatique hongrois pour le théatre universel
Entre 1935 et 1944, c’est Antal Németh, directeur du Théâtre National, qui a eu plusieurs occasions de monter la Tragédie. Németh avait fait ses études dans l’Allemagne de Weimar et sa grande culture théâtrale et son bagage professionnel étaient fortement imprégnés par le cinéma. Il imprimait un rythme continu à ses mises en scène et recourait souvent aux possibilités du plateau tournant et des projections sur le fond du dévor. Comme il avait une entière liberté de choix pour engager les comédiens, il disposait de la troupe la plus prestigieuse que le Théâtre National ait jamais connue. Comme il était aussi chef metteur en ondes à la Radiodiffusion hongroise, il avait les coudées franches pour mettre au point une distribution idéale pour sa conception de mystère en ce qui concerne la création de la Tragédie. Németh se proposait de liquider les vestiges de la distribution traditionnelle jeune premier-étemel féminin-intrigant et aussi de rompre avec la pratique, plus récente, de confier perpétuellement les principaux rôles aux „grands comédiens de la troupe” sans tenir compte de leur âge. Metteur en scène débutant, Antal Németh s’employait déjà à utiliser les accords culturels hungaro-germano-italiens, signés les yeux fixés à Berlin et à Rome, pour faire connaître les classiques hongrois à l’étranger. Dans le même esprit qu’il avait pour ses réalisations radiophoniques aux distributions expérimentales, il avait mis ses conceptions de mise en scène à l’épreuve grâce à ses réalisations à l’étranger, Hambourg en 1937 et Francfort-sur-le-Main, ville natale de Goethe, en 1940. Antal Németh était un passionné de la mise en scène de la Tragédie dans tous les types de théâtre. En 1939, il a réalisé une version pour petite salle sur une scène minuscule, dotée seulement d’un retable à triptyque. Les volets de gauche et de droite comportaient les statues d’Adam et d’Eve et le rideau de fond devait changer deux fois au cours de chaque tableau. Cet élément du décor mesurait trois mètres sur quatre. Les protagonistes jouaient costumés et masqués. La mise en scène était entièrement axée sur le texte et adaptable à n’importe quelle scène. A l’autre extrémité de ses idées de mise en scène se trouvait un projet grandiose, jamais réalisé, destiné au festival de Szeged de 1936, et qui utilisait l’ensemble architectural entourant le parvis de la 27