Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Ferenc Kerényi: Un poéme dramatique hongrois pour le théatre universel
les paroles du Seigneur. Mais ce dernier n’est pas celui que nous avons connu dans le premier tableau. D’artisan satisfait de son travail, le monde qu’il venait de créer, il est devenu un maître à penser qui détermine, avec une dialectique toute hégélienne, la place du doute de Lucifer détruisant les théories et celle des interrogations d’Adam dans notre monde qui est un tout. Voici comment il intègre Lucifer dans cet univers: „ Toi, Lucifer, Tu es aussi, dans mon vaste univers, Un maillon nécessaire. Agis! Agis! Ton froid savoir, ta négation folle Sont les ferments qui stimuleront l’homme. De son chemin, si parfois tu l’écartes, Qu’importe! Il reviendra toujours à moi! Ton châtiment sera de constater Que tes efforts pour corrompre son âme N’ont pour effet que Nablesse et Beauté.” Après quoi le mot de la fin, prononcé par le Seigneur et devenu un dicton hongrois, n’apparaît plus une phrase conventionnelle, une sorte de slogan que l’auteur y avait apposé par acquit de consience: „Homme, je te l’ai dit: lutte et aie confiance!” On peut donc affirmer, et le schéma structurel communiqué en appendice ne nous contredira pas, que l’intérêt durable que suscite la Tragédie de la part des gens du théâtre réside dans le défi, désormais séculaire, que représente le poème de Madách pour le metteur en scène, le décorateur et les comédiens. Ce défi consiste dans l’attachement obligatoire à une époque de l’histoire littéraire mais qui est assorti d’une actualité pérenne. Si l’on retrace XX la chronologie des.réponses données à ce défi, on obtient la destinée théâtrale de la Tragédie et aussi une petite histoire de l’évolution culturelle et des styles dont les charnières sont les différentes conceptions, nombreuses, de la création de la 16