Folia Theologica 21. (2010)

Erdő Péter: Le rapport entre l'Eglise et l'Etat dans la théologie de l'Eglise Catholique

LE RAPPORT ENTRE L'EGLISE ET L'ETAT DANS LA ... 9 référée à la Judée mais aussi à toute la communauté d'Israël4. Certes, la Judée était soumise au royaume des Perses, mais les Israélites ont con­stitué une communauté nationale reconnue qui pouvait régler les af­faires internes selon les lois de leur Dieu. Le peuple a accepté la loi (probablement toute la Torah) dans une alliance solennelle devant le Seigneur. Cette loi devient ainsi « la constitution » de la communauté nationale. Ainsi, Israël est passé de l'existence nationale (politique) à la façon de vivre d'une communauté nationale déterminée religieuse­ment, une « Eglise »5. Il y a une analogie concrète entre le christianisme des premiers temps et le peuple d'Israël. L'Eglise était constituée d'églises locales qui, au-delà de la foi identique et de la solidarité spirituelle et sociale, étaient unies dans la conviction que les chrétiens appartiennent à une seule nation sainte. Cela signifiait dès le début une unité organisatrice. Déjà le mot grec ekklesia, dans l'usage linguistique chrétien, voulait dire plus que seulement la communauté locale. Dans le Deutéronome, ekkle­sia kyriou voulait déjà dire peuple élu comme unité, qui a conclu l'al­liance avec le Seigneur (cfr. Dt 9,10 ; 23,2s.). De même saint Paul utilise l'expression Eglise de Dieu (ekklesia tou theou) pour l'ensemble de l'Eg­lise ou pour l'Eglise dans son ensemble6. L'utilisation systématique de l'enseignement de la foi à propos de la réalité de l'Eglise se développe cependant seulement à partir du IIIe siècle7. Le fait que les chrétiens se sont reconnus comme peuple de Dieu souverain a aussi influencé leur vision sur le droit et la discipline de leur communauté. Dans l'Eglise des premiers temps, on peut identifier 4 Cfr. Noth, M., Geschichte Israels, Berlin 1976.8 300, 304. Bright, J., A History of Israel, Philadelphia 1981.3 385-390. 5 Bright, J., A History 390; cfr. Erdő, P., Le sacré dans la logique interne d'un sys­tème juridique. Les fondements théologiques du droit canonique (Ouverture philosophique, L'Harmattan), Paris 2009. 66-69, nn. 54-57. 6 Cfr. par ex. Coenen, L., Kirche, in Coenen, L. - Beyreuther, E. - Bietenhard, H. (ed.), Theologisches Begriffslexikon zum Neuen Testament, II. Wuppertal 1972. 789. Burtchaell, J. T., From synagogue to church. Public services and of­fices int he earliest Christian communities, Cambridge 1992. 282. 7 Cfr. Grossi, V. - Dl Berardino, A., La Chiesa antica: ecclesiologia e istituzioni (Cultura cristiana antica), Roma 1984. 44-52. Grossi, V., Disciplina, in Di Berardino, A. (a cura di), Dizionario patristico e di antichità cristiane, I. Casale Monferrato 1983. 991. Erdő, P., Quid significat "lex" in iure canonico antiqui­tatis (saecula IlI-VIl), in Periodica de re morali, canonica, liturgica 76 (1987) 388.

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