Folia Theologica 8. (1997)
Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos
TRANSFIGURATION DU COSMOS 1 19 platonisme aura des conséquences: l’attention de l’Église passe de la dimension présente de la résurrection à la dimension future. Pour la théologie la résurrection signifie le miracle divin venant clore l’histoire au dernier jour. Comme je l’ai montré dans ma thèse, Ambroise se situe encore avant le clivage entre la théologie grecque (orientale) et la théologie latine (occidentale); c’est Augustin qui imprimera une orientation nouvelle à la pensée chrétienne en Occident, p.ex. concernant la théologie trinitaire, et même la christologie qui nous intéresse ici. Ambroise n’est pas original comme Augustin, il dépend beaucoup des Pères grecs, de leur vision cosmique. Ce n’est pas par hasard que les grands conciles oecuméniques chercheront des formules chez Ambroise (en utilisant des florilèges grecs de ses écrits) pour exprimer la foi de l’Église universelle.9/bls Même si Ambroise écrit sous l’influence des autres Pères, son traité nous illumine sur la foi en la résurrection des premiers siècles. Nous soulignons surtout le fait que tous les Pères, tous les théologiens de l’antiquité, sont exégètes, donc ils interprètent l’enseignement de l’Écriture concernant la résurrection. Naturellement, de la Bible jusqu’aux Pères, et des Pères jusqu’à nos jours, nous rencontrons des réinterprétations et des transpositions théologiques de la même foi. Exc. II, 50sq est donc une apologie de la résurrection. Ambroise confronte la doctrine de ICor 15 avec la pensée hellénistique. Son argumentation se réfère à plusieurs reprises à un parallélisme entre création et résurrection. Dieu ou le Verbe qui a fait le monde, peut aussi le recréer, le transformer. Ambroise énumère d’abord les arguments de raison pour la résurrection: „...tribus (tamen) evidentius colligitur resurrectionis fides, quibus omnia comprehenduntur: ratione, universitatis exemplo, testimonio rei gestae, quia plurimi resurrexerunt... (II, 52) Ambroise - suivant Athénagore (De resurr, 18-23) - insiste: il est impensable que l’âme soit seule à recevoir la récompense ou à subir le châtiment; il est donc nécessaire que le corps mort soit ressuscité pour être jugé ensemble avec l’âme: „...Quomodo enim in iudicium vocabitur anima sine corpore, cum de suo et corporis contubernio ratio praestanda sit?” (II, 52) 9/bis La Lettre Apostolique „Operosam diem" de Jean-Paul II (à l’occasion du 16- ème centenaire de la mort de saint Ambroise) dans le n° 22, souligne l’importance de ce fait.