Folia Theologica 8. (1997)

Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos

118 F. SZABÓ d’Athènes {De Resurrectione), d’Origène {Homélie sur la Genèse) et assez souvant des remarques polémiques sur l’idée de Platon à propos de la métempsychose. On sait que les Pères et les écrivains des premiers siècles devaient défedre la foi chrétienne en la résurrection de la chair {carnis resurrectio) contre les hérétiques et les philosophes non chrétiens. À part Athénagore et Origène, déjà mentionnés et cités par Ambroise, on peut nommer Tertullien, Hippolyte de Rome, Pierre d’Alexandrie, Méthode et Grégoire de Nysse - qui ont des parallèles aux textes d’Athénagore. Et c’est ce fait qui suscitait (parmi d’autres) des doutes concernant l’authenticité de De resurrectione, c’est-à-dire sur l’attribution de ce traité à un auteur du Ile siècle.8 Dans son étude sur Resurrectio mortuorum9, Gisbert Greshake résume ainsi son enquête sur la résurrection du corps (chair) et l’immortalité de l’âme dans l’antiquité, chez les Pères de l’Église et les écrivains des premiers siècles. De la rencontre de la foi chrétienne en la résurrection avec la philosophie platonique et la gnose, résultent les conséquences suivantes pour la confession de la résurrection: La „chair” {caro), non seulemet pour la Bible, mais aussi pour les premiers Pères, c’est la totalité de l’homme dans sa fragilité créée. Il n’y a pas de dualisme entre l’âme et le corps, comme dans le platonisme. Pour ce qui concerne le sort des défunts entre leur mort et la résurrection finale, la première Épitre de Clément de Rome évoque un séjour bienheureux où ceux-ci attendent, déjà avec leur propre „chair” et pour peu de temps, la résurrection. Ignace d’Antioche attend l’accomplissement eschatologique de sa rencontre avec le Christ immédiatement après sa mort: il s’agit ici d’une résurrection personnelle. Les martyrs reçoivent immédiatement part à la résurrection du Christ. Pour Irénée, l’espérence de la résurrection de la chair ne saurait être comprise comme un „supplément christologique” qui s’ajouterait à la conviction de l’immortalité de l’âme. Même Origène peut être invoqué comme témoin de la résurrection dans la mort. Cependant Augustin, sous l’influence de la philosophie platonicienne, distingue deux résurrections: celle de l’âme qui lui évite de tomber dans la mort éternelle, et celle du corps qui aura lieu au jugement dernier. Cette rencontre avec le 8 Voir LThK, nouvelle édition de 1993, I, 1143-1144. 9 G. GRESHAKE, o.c. pp. 215-216.

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