Folia Theologica 8. (1997)
Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos
TRANSFIGURATION DU COSMOS 115 En me référant à ma thèse de doctorat sur le Christ créateur chez Saint Amboise5, et tenant compte des recherches de ces dernières décennies, j’essaye d’approfondir le dernier paragraphe de mon livre: résurrection et trasfiguration du cosmos. Faut-il souligner l’actualité du thème? Le dernier Concile, dans sa constitution Gaudium et spes (34-39) nous évoque les perespectives cosmiques de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise - parmi d’autres celles d’Ambroise - pour nous faire voir le sens de l’effort humain dans la lumière du mystère pascal. Une théologie des réalités terrestres doit se ressourcer dans la patristique qui a donné - après Saint Paul - l’inspiration à la vision cosmique de Teilhard de Chardin. Ambroise sur la résurrection et la transfiguration du cosmos Dans mon livre Le Christ créateur chez Saint Ambroise (chap. IV.: Le Christ el le monde), j’ai montré l’influence de Philon et du stoïcisme sur les vues cosmiques d’Ambroise: l’omniprésence du Verbe dans le monde, l’interprétation cosmologique - symbolique - du costume du Grand-Prêtre, qu’on retrouve chez les autres Pères (p. ex. chez Origène). Mais j’ai souligné que, chez Ambroise, il ne s’agit pas d’un pur symbolisme, car cette vision surnaturelle désigne la vérité chrétienne. Les expressions „Christus amictus mundo" et „Verbum vinculum universi” (De Fuga saec. 3,13 et 16) ne sont plus une allégorie: elles désignent la fonction cosmique du Verbe créateur et du Christ ressuscité. „Ce sont des symboles qui signifient une réalité ontologique: en vertu de la réalisation du dessin salvifique de Dieu - le Christ Jésus est le Seigneur de l’Univers, le Chef de son Corps mystique. Sa domination universelle (avec son humanité glorifiée!) est essentiellement une »récapitulation«, l’unification de toute la création et sa soumission au Père.” (135-136) Dans son Examéron - à la suite de Basile - Ambroise parle de la permanence de la création; avec la citation de Rom 8, il touche une idée qui lui est chère: A cause du péché de l’homme, les créatures sans intelligence sont soumises, elles aussi, à la vanité et à la perdition. Si pourtant elles ne retombent pas dans le néant, c’est parce que, dans le 5 F. SZABÓ SJ, Le Christ créateur chez saint Ambroise, Roma, 1968. Thèse de doctorat soutenue à l’Institut Catholique de Paris en 1966.