Folia Theologica 8. (1997)

Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos

114 F. SZABÓ force d’un seul, et ce mort resusscité des enfers. C’est en effet peu à peu que la foi grandit.” [...] „Comment les Athéniens auraient-ils cru que le Verbe s’est fait chair, et qu’une Vierge a conçu de l’Esprit, eux qui raillaient quand ils eurent entendu parler de la résurrection des morts?” (Luc VI, 105). Saint Ambroise suit lui-même cet „ordre”, cette méthode dans son petit traité De resurrectione (= De excessu fratris II), où il résume la meilleure tradition des premiers siècles2 3. Je vais situer ce „livre” dans cette tradition et dans l’oeuvre de l’évêque de Milan, observant tout spécialement la fonction cosmique du Christ ressuscité. Jean Daniélou, dans son Message évangélique et culture hellénistique*, a bien montré que la fonction cosmologique du Fils comme créateur et organisateur du monde est très fortement soulignée chez les apologistes: Justin, Tatien, Athénagore. Nous allons voir que’Ambroise, dans son „oraison funèbre”, dépend beaucoup de ce dernier, comme aussi d’Origène. Sous l’influence de Philon et du Moyen-Platonisme - explique Daniélou - on envisage le Verbe comme puissance, comme énergie; on applique au Fils les termes qui désignent la nature divine. Les auteurs chrétiens, à la différence des philosophes non-chrétiens, affirment la nature divine du Fils, ils transfèrent au Fils, connu par la révélation, les attributs cosmologiques de Dieu. Dans une autre étude4, le même J. Daniélou a observé: „...L’histoire du salut se situe entre deux actions de portée cosmique embrassant la totalité de l’univers”: création du monde et résurrection des corps ou création du noveau cosmos. „Le monde du cosmos, vu dans la perspective de l’histoire du salut, est le lieu de l’action du Verbe créateur qui l’a suscité dans l’existence, qui ne cesse de le proférer et qui, après qu’il est tombé au pouvoir des puissances, est venu non le détruire mais le libérer et le transfigurer.” 2 Voir Gisbert GRESHAKE - Jakob KREMER, Resurrectio mortuorum, Zum theologischen Verständnis der leiblichen Auferstehung, Darmstadt 1986. La partie biblique est due à J. Kremer, la partie seconde sur l’histoire de la théologie et la systématique concernant la résurrection corporelle est l’étude de G. Greshake. On y trouve une abondante bibliographie sur le thème. Voir surtout les pp. 168-216: la résurrection corporelle et l’immmortalité de l’âme dans les premiers siècles, et pp. 286-288: Athénagore d’Athènes. 3 J. DANIÉLOU, Message évagélique et culture hellénistique, 1961, pp. 318-322. 4 J. DANIÉLOU, „L’historié du salut dans la catéchèse”, in: La Maison-Dieu 30, p. 29.

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