Folia Theologica 3. (1992)
Jean Beyer: Les diacres permanents
34 J. BEYER Restaient cependant des problèmes doctrinaux encore non-résolus. La sacramentalité du diaconat est en effet douteuse, même si une opinion commune l’affirme; quant aux pouvoirs qu’il confère par l’ordination, à vrai dire, ils ne sont pas sacramentels, et certainement pas sacerdotaux; ils sont plus une députation et une mission qu’une ordination en vue de l’administration des sacraments réservés à ceux qui ont caractère et pouvoir sacerdotal sacramentel, prêtres et évêques. Le baptême peut être conféré au besoin par un fidèle qui n’est pas diacre; même, en cas de nécessité, par un non-croyant agissant selon la pensée de l’Eglise et implicitement selon sa doctrine sacramentelle. Le mariage a comme ministres du sacrement, les personnes qui le contractent. Un diacre peut y assiter au nom de l’Eglise comme témoin qualifié et le bénir (cc. 1111-1112). Il n’en est pas le ministre. Les autres sacrements sont et restent réservés aux prêtres et évêques: la confirmation, la pénitence, l’onction des malades, l’ordination, sacerdoce sacramentel, et l’Eurcharistie. Les oppositions à ce renouveau furent d’abord l’expression d’un souci missionnaire. En terre de mission, les catéchistes étaient nombreux. Bien formés, ils étaient un appui valide pour les missionnaires; leur situation permettait d’avoir famille, d’exercer un métier, de n’être pas à charge à l’Eglise et de pouvoir être libérés de cette tâche pour des motifs sérieux; l’âge, la santé, l’inadaptation à des situations et exigences nouvelles. Le diacre, une fois ordonné, est diacre, même s’il n’est plus apte à faire ce que fait le catéchiste dans l’enseignement et les assemblées de prière, en l’absence du prêtre- missionaire. Le diacre met finalement l’aide précieuse des catéchistes dans un rapport différent au prêtre et au peuple des fidèles, voire aux yeux de ceux qui se convertissent à la foi chrétienne. En terre de tradition chrétienne, l’activité diaconale, si elle se substitue à celle des prêtres, peut, en cas de manque de clergé diocésain, donner l’impression d’une vie moins catholique, voire d’un rapprochement du pastorat protestant et réformé. Enfin, dans certaines régions, le manque de vocations se fait sentir. Malgré le Concile, on a été frappé de voir la diminution des vocations sacerdotales. Il est vrai qu’il a fallu attendre longtemps avant que le Concile ne traite de la question du sacerdoce presbytéral... Ce retard découragea bien des prêtres, qui avaient l’impression, d’ailleurs exacte, que les Pères du Concile soulignaient pas trop l’épiscopat et sa