Folia Theologica 3. (1992)

Jean Beyer: Les diacres permanents

FOLIA THEOLOGICA 3 (1992) 33 Jean BEYER S. J. LES DIACRES PERMANENTS Une vue globale des normes canoniques concernant le diaconat permanent peut être utile. Aucune partie du code ne traite de manière particulière du diaconat. Il faut donc, pour ce faire, tenir compte des normes plus généra­les concernant les clercs, tout en constatant que le législateur en cette partie du code a une attention presqu’exclusive pour les candidats au sacerdoce. Cet essai de synthèse offrira l’occasion d’une réflexion centrée sur le diaconat permanent, récemment introduit en Eglise latine. A notre avis, un exposé pareil aurait été utile, voire souhaitable, pour chacun des trois degrés de l’ordie sacré: diaconat, prêtrise et épiscopat. Le Concile Vatican II a voulu la rénovation du diaconat en Eglise latine, où il n’existait plus depuis des siècles. Le Concile de Trente avait déjà voulu le restaurer, mais il n’y était pas arrivé. Ce qui s’explique du fait d’un accent tout spécial mis sur le sacerdoce sacramentel, pratiquement abandonné par la Réforme, et vu le nombre de problèmes qui se posaient à l’Eglise en butte à des situations nationales, parfois fort difficiles. La nécessité de séminaires avait été également soulignée par le Concile; il faudra un long temps d’attente avant de les voir s’instaurer et de pouvoir améliorer la situation du clergé diocésain et sa formation tant spirituelle que doctrinale et pastorale. Si le projet de Vatican II a reçu bonne audience au Concile, il faut l’attribuer à bien des causes. Il a cependant dû tenir compte de résistances et d’objections sérieuses, qui restent valables, même dans les situations actuelles, postconciliaires. Le diaconat a été remis en honneur au Concile en le situant dans une vision globale de l’Eglise et le ramenant comme troisième degré effectif de la hiérarchie. De ce fait seul, on ne pouvait plus le considérer comme une simple étape vers le presbytérat. S’il était un degré hiérarchique, on lui devait reconnaître une autonomie relative, une fonction propre, l’appel qu’il supposait comme vocation divine au ministère et assurer la formation que nécessitait ce degré de la hiérarchie.

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