Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

8 GEORGES RUYSSEN clarifie et précise toutefois son contenu comme “participation aux sacrements et aux autres célébrations et choses sacrées” (OE n°26). Les sacrements sont explici­tement énumérés: “les sacrements de la pénitence, de l’Eucharistie et de l’onction des malades” (OE n° 27). Dans le paragraphe suivant on parle de la c. i.s. “dans les célébrations, les choses et les lieux sacrés”. Même si la notion reste encore très large, le Concile donne une précision, une clarification du contenu même de la c.i.s. En effet, dans l’optique des conditions posées (OE n° 27) ou “pour une juste cause” (OE n° 28), la c.i.s. n’est plus une catégorie “fourre-tout”. C’est essentiellement le Directoire de 1967 qui limitera le contenu de la c. i.s., la distinguant de la catégorie générale de la communicatio in spiritualibus'. Ilya c.i.s. quand quelqu’un participe à un culte liturgique quelconque ou même à des sacrements d’une Eglise ou d’une communauté ecclésiale. (ATE n° 30)" Suivant cette nouvelle conception, la c.i.s. se limite strictement à des actes du culte liturgique (sacramentel ou pas), ne comprenant donc plus n’importe quel objet ou chose. Elle ne s’étend plus, par exemple, au cimetière en commun avec des non catholiques. Les choses et les lieux sacrés sont rangés dans la catégorie de la commu­nicatio in spiritualibus. Si la c.i.s. ne comprend que des actes liturgiques, ces actes peuvent toutefois s’étendre au-delà des actes sacramentels et donc a fortiori au-delà de la communion eucharistique. Ce qui est important, c’est que la c.i.s. recouvre des actes du culte liturgique, ne se limitant cependant pas aux sacrements. Il est intéressant de noter que les deux Codes de droit canon n’utilisent la ter­minologie “c.i.s.” que dans le cadre des sanctions en matière de violation des normes de la c.i.s. (cf. cc. 1365/CIC & 1440/CCEO)2 3. Cette c.i.s. n’est pas pré­cisée, mais il s’agit essentiellement de l’admission de frères séparés ou de 2 SPUC (Sécrétariat pour l’Unité des Chrétiens), Directorium ad ea quae a Concilio Vati­cano secundo de re oecumenica promulgata sunt exsequenda, Pars prima Ad totam Ecclesiam 14 Maii 1967,AAS 59 (1967) 574—592. Texte français: SPUC, Directoire pour l’exécution de ce que le II,. Concile du Vatican a promulgué concernant l'œcuménisme, première partie Ad totam Ecclesiam du 14mai 1967, DC 64 (1967) 1073-1090, appelé plus loin le Directoire de 1967 ou encore indiqué par le sigle ATE abrégeant 1 ’incipit “Ad totam Ecclesiam” suivi du nu­méro de paragraphe. 3C. 1365/CIC: “Reus vetitae communicationis in sacris iusta poena puniatur” et c. 1440/CCEO: “Qui normas iuris de communicatione in sacris violat, congrua poena puniri potest.” Le terme c.i.s. est toutefois également utilisé dans le c. 908/CCEO: “Optandum est ut christifideles catholici, servatis normis de communicatione in sacris, quodvis negotium, in quo cum aliis christianis cooperari possunt, non seorsum, sed coniunctim persolvant...” Sou­lignons que 1’Instrumentum laboris de la XIe"'“ Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques sur l’Eucharistie utilise à nouveau le terme de c. i.s. Cf. Synode des Evêques, Instru­mentum laboris de la XE"W Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques, L'Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise, Vatican 2005, http://www.vatican.va/roman_curia/synod/documents/rc_synod_doc_20050707_instrl (05/10/2005), n°87: “Des normes canoniques précises existent... ainsi qu’un enseignement clair du Magistère... tout en présentant toujours avec clarté les raisons qui empêchent la pleine communion et réglementent la communication in sacris.”

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