Folia Canonica 9. (2006)
STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie
COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 9 l’admission de catholiques dans d’autres Eglises/Communautés ecclésiales aux sacrements de l’eucharistie, de la pénitence et de l’onction des malades en violation des cc. 844/CIC & 671/CCEO, ainsi que de la concélébration interdite (cf. cc. 908/CIC & 702/CCEO). Sans pour autant se limiter à la communicatio quant à ces trois sacrements ou à la concélébration eucharistique interdite, la notion de c.i.s. s’étend néanmoins, en principe, à tout culte liturgique ou culte divin (cf. c. 670/CCEO) qui peut avoir un caractère non sacramentel ou qui comprend la célébration d’un ou de plusieurs sacrements. Le Directoire de 1993 ne définit plus la catégorie de la c.i.s.4 Il précise ce qui est “partage d’activités et de ressources spirituelles” (LRU n° 103)5 et ce qui est entendu par “culte liturgique” sacramentel et non sacramentel (LRU n° 1I6)6. Ceci n’est cependant pas une lacune. Ce qui, pour le Directoire de 1967, était rangé sous la c. i.s. tombait, dans le Directoire de 1993, dans la catégorie du “culte liturgique”. La différence entre les deux Directoires se situe dans le fait que, si le premier comprend explicitement la c.i.s., celui de 1993 fait référence au culte liturgique au sens strict. Le culte liturgique au sens large tombe dans la catégorie des prières faites en commun, telle par exemple la liturgie des heures qui n’est pas présidée par un ministre ou un délégué. En fait, les deux notions couvrent le même contenu, car pour le Directoire de 1967 la c.i.s. comprend le culte liturgique, qu’il soit sacramentel ou pas; ce qui dans le Directoire de 1993 correspond à la notion de “partage du culte liturgique au sens strict” (LRU n° 103). Celui-ci peut également être sacramentel ou pas. En effet, déjà le Directoire de 1967 avait opéré cette assimilation entre c. i.s. (ATE n° 30) et culte liturgique (ATE n° 31 )7. La c.i.s. comprend donc le culte et les actes liturgiques, sacramentels et non-sacramentels et bien qu’elle s’étende, en principe, bien au-delà de la simple célébration et participation à la liturgie eucharistique, par exemple les sacrements de la pénitence et de l’onction des malades, nous tenons à affiner le 4 CPUC, Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'œcuménisme, La Recherche de l’Unité du 25 mars 1993, AAS (85) 1993, 1039-1119. Texte repris dans DC 90 (1993) 609-646. EV vol. 13 n1”’ 1093-1299, appelé plus loin le Directoire de 1993 ou encore indiqué par le sigle LRU abrégeant Vincipit “La Recherche de l ’{7n/Yé”suivi du numéro de paragraphe. 5 LRU n° 103 : « L’expression “partage d’activités et de ressources spirituelles” comprend des réalités telles que la prière faite en commun, le partage du culte liturgique au sens strict,... ainsi que l’usage commun de lieux et de tous les objets liturgiques nécessaires. » 6 LRU n° 116 : « Par culte liturgique, on entend le culte accompli selon les livres, les ordonnances et les coutumes d’une Eglise ou Communauté ecclésiale et présidé par un ministre ou un délégué de cette Eglise ou Communauté. Ce culte liturgique peut avoirun caractère non sacramentel ou bien il peut être la célébration d’un ou de plusieurs sacrements chrétiens. » 7 ATE n° 31 : « ...le culte ordonné selon les livres, prescriptions ou habitudes d’une Eglise ou communauté, célébré partin ministre ou un délégué d’une telle Eglise ou communauté, selon que celui-ci remplit ainsi sa fonction. »