Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 57 l’approbation de l’autorité ecclésiastique, est non seulement possible, mais même recommandable. (UR n° 15) La c. i.s. non seulement est possible, permissible, mais est même recommandée (“non solum possibilis est sed etiam suadetur”, UR n° 15), dès lors que ces Eglises orientales séparées se trouvent dans une communion ecclésiale très étroite avec l’Eglise catholique (arctissima necessitudine adhuc nobiscum coniunguntur, UR n° 15). Ceci implique que le premier principe régissant la c. i.s., “significatio unita­tis plerumque vetat communicationem” (UR n° 8 ou celui du lien indissoluble entre communion eucharistique et communion ecclésiale), ne risque pas d’être obscurci outre mesure, même si la communion ecclésiale demeure imparfaite, puisqu’il n’y a pas de pleine unité dans la foi et que ces Eglises sont marquées d’une “blessure”, en raison de l’absence du primat de l’Evêque de Rome.153 C’est, en effet, plutôt cette communion ecclésiale “presque totale”154 quoique imparfaite qui sous-tend la c.i.s. à l’égard des orientaux séparés. On se base, en fait, plus sur la situation de l’Eglise à laquelle ils appartiennent: son haut degré d’ecclésialité (son caractère d’Eglise “particulière”, vrais sacrements, eu­charistie authentique, succession apostolique), ainsi que son haut degré de com­munion ecclésiale (union étroite, presque totale), que sur leur situation person­nelle (grave nécessité, condition de foi personnelle, ne pas avoir accès à leurs propres ministres, etc.). En fin de compte, on pourrait même dire que c’est plus la situation ecclésiale - nonobstant le principe prohibens de la significatio unitatis -que la gratia procuranda qui justifie la c.i.s. en faveur des orientaux séparés.155 Mises à part l’approbation des autorités ecclésiastiques et les circonstances favo­rables, les conditions personnelles imposées aux orientaux séparés de bonne foi pour accéder à la c.i.s. ne sont pas précisées par le Décret sur l’œcuménisme.156 En fin de compte, il s’agirait d’une communion “graduelle” très élevée allant dans le sens d’une communion “ouverte”, généralisée, basée sur l’appartenance à une Eglise orientale séparée.157 Toutefois, la limite posée à une telle c.i.s. re­153 Cf. Communionis Notion" \1. Les orientaux séparées ont l’habitude de contester les dog­mes mariaux de l’immaculée Conception et de l’Assomption, ainsi que le dogme de l’Infaillibilité pontificale, ensemble avec la conception du primat de juridiction universelle du Pontife romain. 134 Paul VI, Lettre au Patriarche Athenagoras du % février 1971 (nt. 83), 255. 155 Ceci illustre tout à fait le rapport dialectique entre les deux principes complémentaires régissant la c.i.s. En effet, dans le cas des orientaux séparés, la communicatio se base sur la communion ecclésiale déjà existante très étroite et de ce point de vue aurait même tendance à l’exprimer, à la signifier. Dans ce sens, on peut mieux comprendre comment OE n° 26 se dé­clare en faveur d’une c.i.s. “afin de promouvoir de plus en plus l’union avec les Eglises orien­tales séparées de nous”. “...quaedam communicatio in sacris, datis opportunis circumstantiis et approbante auctoritate ecclesiastica, non solum possibilis est sed etiam suadetur”. (UR n° 15) 157 Toujours en tenant compte que, comme le prévoient les cc. 844/CIC §3 & 671/CCEO §3, d’autres Eglises séparées non-orientales peuvent être assimilées aux Eglises orientales séparées.

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