Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

56 GEORGES RUYSSEN sion apostolique sont les facteurs proéminents du caractère ecclésial des confes­sions séparées. La c.i.s. sera graduelle ou proportionnelle au degré de communion ecclésiale entre l’Eglise catholique et l’Eglise/Communautéecclésiale séparée, à laquelle appartient le frère séparé qui demande un sacrement.149 a) Orientaux séparés Du fait qu’ils appartiennent à des Eglises “particulières” (UR n° 14),150 les orientaux séparés151 bénéficient d’une admission plus large et plus flexible aux sacrements catholiques; par exemple, suivant les cc. 844/CIC §3 & 671/CCEO §3, il suffit qu’ils demandent spontanément le sacrement de l’eucharistie, de la pénitence ou de l’onction des malades et qu’ils soient dûment disposés.152 La rai­son est qu’il s’agit de véritables Eglises qui, bien que séparées de l’Eglise catho­lique, se trouvent dans la succession apostolique, ont conservé la validité du sa­crement de l’ordre et célèbrent l’eucharistie authentique, dans laquelle est pré­sente l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Au sujet de l’eucharistie, le Décret sur l’œcuménisme n’hésite d’ailleurs pas à reconnaître “avec quel amour les chrétiens orientaux célèbrent la sainte li­turgie, surtout l’eucharistie, source de vie pour l’Eglise... ainsi donc par la célé­bration de l’eucharistie du Seigneur dans ces Eglises particulières, l’Eglise de Dieu s’édifie et grandit”. (UR n° 15) En raison de la place centrale qu’occupe l’eucharistie dans la compréhension du mystère de l’Eglise à Vatican II (cf. “Ecclesia facit eucharistiam, eucharistia facit Ecclesiam”), la validité de la Di­vine Liturgie eucharistique orientale séparée exprime et signifie l’excellence ec­clésiale de ces Eglises orientales séparées. La conclusion en est que: Puisque ces Eglises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, - principalement en vertu de la succession apostolique: le sacerdoce et l’eucharistie, - qui les unis­sent intimement à nous, une certaine c.i.s., dans des situations favorables et avec 149 “There should be a proportion between the forms of c.i.s. allowed and the degree of ec- clesial communion existing between the Catholic church and the church or community to which the non-catholic participant belongs.” Farrell, Communicatio (nt. 98), 31. 150 Bien sûr, il s’agit de la notion “Eglise particulière” dans le sens impropre que nous avons défini plus haut, du fait que les Eglises orientales séparées ne se trouvent pas en pleine com­munion avec l’Eglise catholique. En effet, dans celles-ci, il n’y a pas l’immanence de l’Eglise universelle dans tous ses éléments, du fait qu’il leur manque le primat de l’Evêque de Rome. 151 Y sont généralement assimilés les membres d’autres Eglises séparées non orientales, qui, suivant le jugement du Saint-Siège, se trouvent dans la même situation que les Eglises orientales séparées, en ce qui concerne les sacrements (cf. cc. 844/CIC §3 & 671/CCEO §3). Pour cette problématique, nous renvoyons à la section sur les cc. 844/CIC §3 & 671/CCEO §3. 152 C. 844/CIC §3: “Ministri catholici licite sacramenta poenitentiae, Eucharistiae et unc­tionis in firmorum administrant membris Ecclesiarum orientalium quae plenam cum Ecclesia catholica comunionem non habent, si sponte id petant et rite sint dispositi; quod etiam valet quoad membra aliarum Ecclesiarum, quae iudicio Sedis Apostolicae, ad sacramenta quod at­tinet, in pari condicione ac praedictae Ecclesiae orientales versantur.” Mises à part quelques différences rédactionnelles, la formulation est la même dans le c. 671/CCEO §3.

Next

/
Thumbnails
Contents