Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

50 GEORGES RUYSSEN Néanmoins, la discipline catholique - même si elle défend le même principe que les Eglises orientales séparées, c’est-à-dire l’eucharistie en tant que signifi­catio unitatis - applique, comme nous l’avons vu, à partir d’une réflexion sur le mystère de l’Eglise et sur le baptême incorporant au Christ (le subsistit in de LG n° 8), une communion “graduelle”, lorsque Và salus animarum est enjeu. L’accès aux sacrements n’est pas barré aux frères séparés, malgré l’absence de cette pleine communion dans la foi, les sacrements et le gouvernement ecclésiastique. Suivant le degré de communion ecclésiale que leur Eglise/Communauté ecclé­siale entretient avec l’Eglise catholique, les orientaux séparés (c.i.s. recom­mandée) et les “autres frères séparés” (c.i.s. conditionnée) peuvent s’adresser à des ministres catholiques pour recevoir les sacrements de la pénitence, de l’eucharistie et de l’onction des malades. La communion n’est donc pas herméti­quement “fermée” aux non catholiques. C’est ici qu’entre enjeu le second grand principe en matière de c.i.s.: le sacrement est aussi moyen de grâce. Celui-ci per­met de rééquilibrer le premier principe du lien indissoluble entre communion eu­charistique et communion ecclésiale. 2. Principe concedens/suadens: gratia procuranda quandoque illam com­mendat Le Décret sur l’œcuménisme énonce, comme second principe devant régir la c.i.s., que le sacrement est non seulement signe d’unité, mais aussi moyen de grâce. Dans ce contexte, la c.i.s. vise à “faire participer aux moyens de grâce” (gratia procuranda). Même si la c.i.s. est, “la plupart du temps, empêchée du point de vue de l’expression de l’unité, la grâce à procurer la recommande quel­ques fois” (UR n° 8). On prend ainsi en compte un autre aspect tout aussi impor­tant de la sacramentologie: Les sacrements ont pour fin de sanctifier les hommes... ils confèrent la grâce, mais en outre, leur célébration dispose au mieux les fidèles à recevoir fructueuse­ment cette grâce à rendre à Dieu le culte voulu et à exercer la charité (SC n" 59). Tout particulièrement, l’eucharistie est nourriture spirituelle de la vie du chrétien, l’unissant dans et avec le Christ. Par le baptême et la confirmation la personne est régénérée et confirmée en Christ; avec l’eucharistie, nous entrons encore plus pleinement dans la communion avec le Christ mort et ressuscité pour nous.132 Tel que l’énonce admirablement Lumen Gentium: Les fidèles incoiporés à l’Eglise par le baptême... devenus fils de Dieu par une ré­génération.. . Par le sacrement de la confirmation, leur lien avec l’Eglise est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint... Participant libre accès à la communion, voire d’intercélébration eucharistique, instaurées un peu à la “sauvage”, suite à la signature le 31 octobre 1999 entre l’Eglise catholique et la Fédération lu­thérienne mondiale de la Déclaration d’Augsbourg sur la doctrine de la justification. I32“... les chrétiens, déjà marqués par le baptême et la confirmation, trouvent en recevant l’eucharistie leur insertion plénière dans le Corps du Christ” (POn°5). Cf. aussi EEnnos 17,22.

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