Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

34 GEORGES RUYSSEN souligne l’importance de “l’héritage transmis par les apôtres”, la fondation apos­tolique de certaines Eglises patriarcales et le fait que la communion avec l’Eglise catholique “était pendant plusieurs siècles une communion fraternelle dans la foi et la vie sacramentelle” (URn° 14). Tout le patrimoine spirituel, liturgique, disci­plinaire et théologique de l’Orient chrétien “fait pleinement partie de la catholi­cité et de l’apostolicité de l’Eglise” (UR n° 17). Ceci culmine dans la pleine re­connaissance par le Concile que: Ces Eglises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, principalement, en vertu de la succession apostolique: le sacerdoce et l’Eucharistie — (et) les unissent inti­mement à nous... (UR n° 15)82 Les Eglises orientales séparées présentent donc un degré d’ecclésialité très dense, qui les met dans une communion très étroite avec l’Eglise catholique.83 La Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi Communionis Notio du 28 mai 1992 confirme cette vision et qualifie à son tour ces Eglises en tant qu’Eglises particulières: Cette communion existe spécialement avec les Eglises orientales orthodoxes qui, bien que séparées du Siège de Pierre, restent unies à l’Eglise catholique par des liens très étroits, comme la succession apostolique et l’eucharistie valide, méri­tant par conséquent le titre d’Eglises particulières. (Communionis Notio n° 17)84 La communion n’est cependant pas parfaite, ni tous les éléments de l’Eglise du Christ ne se trouvent dans leur plénitude dans les Eglises orientales séparées. munauté en tant qu’Eglise (sacramentum unitatis Ecclesiae). L’eucharistie fait l’Eglise. (Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1396) “Des Communautés peuvent déjà être à'Eglise sans encore être Eglises (c’est-à-dire avoir une authentique eucharistie)...” WILLEBRANDS, “La signification” (nt. 62), 41. Notons que la terminologie de l’eucharistie “valide” se réfère à UR n°22, c’est-à-dire “la substance propre et intégrale du mystère eucharistique”, basée sur le sacrement de l’ordre. 8~ “quibus arctissima necessitudine adhuc nobiscuni coniunguntur" (UR nu 15), repris dans Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1399. 8j Paul VI n’hésitait pas à affirmer dans une lettre au Patriarche œcuménique Athénagoras en date du 8 février 1971 que: “entre notre Eglise et les vénérables Eglises orthodoxes existait déjà une communion presque totale, bien qu’elle ne soit pas encore parfaite...”. Paul VI, Lettre du Pape Paul VI au Patriarche œcuménique Athénagoras du 8 février 1971, AAS 63 (1971) 214. Texte repris dans DC 68 (1971) 255. 84Dans le même sens la Déclaration Dominus Iesus: “Les Eglises qui, quoique sans com­munion parfaite avec l’Eglise catholique, lui restent cependant unies par des liens très étroits comme la succession apostolique et l’eucharistie valide, sont de véritables Eglises particuliè­res. Par conséquent l’Eglise du Christ est présente et agissante dans ces Eglises, malgré l’absence de la pleine communion provoquée par leur non-acceptation de la doctrine catho­lique du Primat de l’Evêque de Rome...”. ( Dominus Iesus n° 17) Velasio de Paolis précise bien que “l’affermazione ’Chiese particolari’ per le chiese ortodosse ha un valore soltanto analogico, non proprio”, de Paolis, “Chiesa di Cristo” (nt. 73), 23.

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