Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 35 Il leur manque l’élément du primat de l’Evêque de Rome et ceci constitue une “blessure de leur condition d’Eglise particulière” (Communionis Notio n° 17).85 Néanmoins la position privilégiée des Eglises orientales séparées en tant qu’Eglises “particulières” en étroite communion avec l’Eglise catholique rejail­lit sur une c.i.s. très favorable à l’égard de leurs membres. Ce sera précisément la prise en compte de cette appartenance ecclésiale à de véritables Eglises particu­lières, bien que pas dans le sens propre, qui conduira à une c.i.s. de type plus “ou­verte” et “recommandée” en faveur des chrétiens orientaux séparés. Dans ses relations avec les Eglises/Communautés ecclésiales séparées en Occident, l’Eglise catholique a été amenée à découvrir la validité de leur bap­tême,86 ainsi que l’existence en leur sein des fruits de la grâce, c’est-à-dire la foi au Christ “comme la source et le centre de la communion ecclésiale” (UR n° 20), l’étude de l’Ecriture Sainte (UR n°21), la vie dans le Christ (UR n°23: la prière 85 “Cependant, puisque la communion avec l’Eglise universelle, représentée par le succes­seur de Pierre, n’est pas un complément extérieur à l’Eglise particulière, mais un de ses élé­ments constitutifs internes, la situation de ces véritables communautés chrétiennes implique aussi une blessure de leur condition d’Eglise particulière.” (Communionis Notio nu 17) C’est dans ce sens que Velasio de Paolis précise qu’il s’agit d’Eglises particulières, mais dans le sens “impropre”, de Paolis, “Chiesa di Cristo” (nt. 73), 26: “Le comunità ortodosse con a capo il vescovo possono chiamare vere chiese particolari, ma in senso improprio. Sono chiese perché hanno il sacerdozio e l’Eucaristia; in senso improprio, perché in esse non c’è la recipro­ca immanenza, in quanto non hanno la piena comunione.” Nous n’entrons pas dans le débat sur l’utilisation de l’expression “Eglises sœurs” à l’égard des Eglises orientales séparées. Bien que les Papes Paul VI et Jean Paul II aient utilisé ce terme à plusieurs reprises à l’égard des Eglises d’Orient séparées, comme par exemple lors d’un discours aux représentants de l’Eglise orthodoxe en Pologne où le Pape Jean Paul II disait: “Today we see more clearly and understand better the fact that our Churches are Sister Churches. To say ’Sister Churches’ is not just a polite phrase, but rather a fundamental ecumenical category of ecclesiology.” John Paul II, “Address to representatives of the Orthodox Church in Poland, Bialystok, June 1991”, Information Service 77 (1991-11) 39. La CDF a cependant bien précisé que “au sens propre, les Eglises sœurs sont uniquement les Eglises particulières entre elles... Il doit tou­jours rester clair, même quand l’expression Eglises sœurs est utilisée dans ce sens propre, que l’Eglise universelle, une, sainte, catholique et apostolique n’est pas la sœur, mais la mère de toutes les Eglises particulières... (les formules Eglises sœurs) insinuent, si elles sont appli­quées à l’Eglise catholique et à l’ensemble de l’Eglise orthodoxe (ou à une Eglise orthodoxe), une pluralité... au niveau de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique, proclamée dans le Credo, dont l’existence est ainsi offusquée”. CDF, Note sur l'expression "Eglises sœurs " du 30 juin 2000, Osservatore Romano du 28 octobre 2000, 6. Texte français: CDF, Sur l’usage approprié de l'expression 'Eglises sœurs Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l'expression 'Eglises sœurs ', DC 97 (2000) 824-825. “La Chiesa cattolica in quanto tale è madré; ed essendo una ed unica non ha propriamente delle chiese sorelle.” de Paolis, “Chiesa di Cristo” (nt. 73), 27. 86 “Par le sacrement du baptême, toutes les fois qu’il est conféré, comme il convient selon l’institution du Seigneur et reçu avec les dispositions intérieures requises, l’homme est incor­poré vraiment au Christ... Le baptême est donc le lien sacramentel d’unité existant entre ceux qui ont été régénérés par lui.” (UR n° 22)

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