Folia Canonica 9. (2006)
STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie
COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 33 Le Concile opère, néanmoins, sur la base du degré d’ecclésialité et de communion une distinction ecclésiologique et géographique importante entre les Eglises orientales séparées et les Eglises/Communautés ecclésiales séparées en Occident. Les Eglises orientales (chalcédoniennes, pré- ou non chalcédoniennes) sont honorées comme étant des “Eglises particulières ou locales” (UR n° 14)79 dans lesquelles, par la célébration de l’eucharistie, “l’Eglise de Dieu s’édifie et grandit” (LFR n° 15).80 Le fait d’avoir une authentique eucharistie les rend pleinement Eglises, “parce que l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique est vraiment présente dans toute célébration valide de l’Eucharistie” (Communionis Notio n° 17).81 Cela suppose en outre la validité du sacrement de l’ordre. Le Concile et de vie spirituelle, se distinguent notablement, non seulement de nous-mêmes, mais aussi entre elles, il est très difficile de bien les définir, et nous n’en avons pas ici l’intention.” (UR n° 19) Mais strictement parlant, le Concile n’exclut donc pas d’avance qu’il y ait des Eglises occidentales séparées. Toutefois, lorsque le Décret parle de l’absence du sacrement de l’ordre et de l’intégralité du mystère eucharistique, il se réfère uniquement aux “communautés ecclésiales séparées de nous” (UR n° 22). 79 “.. .plures in Oriente florere particulares seu locales Ecclesias, inter quas primum locum tenent Ecclesiae Patriarchales, et ex quibus non paucae ab ipsis Apostolis ortum habere gloriantur”. (UR n° 14) La notion “Eglise particulière” doit être comprise ici, non dans le sens commun d’un diocèse catholique, ni dans le sens d’Eglise particulière “ad imaginem Ecclesiae universalis formatis, in quibus et ex quibus una et unica Ecclesia catholica exist it” (LG n° 23), mais dans le sens d’une Eglise locale ou régionale. “Va anche detto che dal Concilio si ricavano due nozioni di Chiesa particolare: una significa parte della Chiesa cattolica, ehe viene detta anche ad imaginem Ecclesiae universalis formata. L’altra significa chiesa locale o regionale. La prima nozione vale solo per le chiese particolari cattoliche; l’altra sia per quelle cattoliche, ehe orto- dosse. LG 23 e CD 11 prendono chiesa particolare nel primo senso. Per il fatto ehe in tali chiese esistono dementi di santificazione propri della Chiesa cattolica non si puô e non si deve concludere che esse sono parti della Chiesa cattolica... Esiste una sola sussistenza vera della Chiesa, poi- ché öltre la sua compagine visibile esistono solo elementi della Chiesa... Inoltre l’affermazione ’Chiese particolari’ per le chiese ortodosse ha un valore soltanto analogico, non proprio. In pratica si vuole affermare semplicemente ciô ehe stato ritenuto comunemente, senza perô attribuire a taie espressione un valore pregnante da un punto di vista dogmatico.” DE Paolis, “Chiesa di Cristo” (nt. 73), 23-24. Néanmoins le qualificatif “Eglise particulière”, dans le sens d’Eglise locale ou régionale, exprimera une communion ecclésiale privilégiée et très étroite entre ces Eglises et l’Eglise catholique. Ceci aura des implications quant à la discipline en matière de c.i.s. 80 “Proindeper celebrationem Eucharistiae Domini in his singulis Ecclesiis, Ecclesia Dei aedificatur et crescit, et per concelebrationem communio earum manifestatur.” (UR n° 15) Le Concile parle ici de concélébration à l’intérieur de chacune de ces Eglises orientales séparées, mais pas entre les différentes Eglises orientales séparées. 81 CDF, Litterae ad Catholicae Ecclesiae Episcopos de aliquibus aspectibus Ecclesiae prout est communio, Communionis Notio 28 Maii 1992, AAS 85 (1993) 838-850. Texte français: CDF, Lettre aux Evêques de l’Eglise catholique sur certains aspects de l’Eglise comprise comme communion, Communionis Notio du 28 mai 1992, DC 89(1992) 729-734. Plus loin, Communionis Notio suivi du numéro de paragraphe. Sur la base d’une ecclésiologie eucharistique, telle que nous la trouvons dans SC n° 41 ; LG n“s 3, 11, 26; CD nu 30 et UR n° 2, l’eucharistie est précisément l’expression, la signification la plus parfaite de l’unité de la com-