Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 25 l’expression fondamentale de l’unité de l’Eglise ainsi qu’un moyen de son édifi­cation, la communion eucharistique devrait être réservée à la pleine communion ecclésiale, visiblement et structurellement exprimée...56 III. POSITION CATHOLIQUE POSTCONCILIAIRE OU LA COMMUNION “LIMITÉE”, “GRADUELLE” (“CONDITIONNÉE” OU “RECOMMANDÉE”) Par rapport à la position réformée, la position catholique est plus stricte que la communion “ouverte” généralisée, pratiquée par les Communautés ecclésiales is­sues de la Réforme. Par rapport à la position orientale séparée, la discipline catho­lique suit les mêmes principes, mais elle apparaît plus balancée, c’est-à-dire moins rigide que la communion “fermée” des orientaux séparés. D’une part, il ne s’agit pas d’une communion “ouverte” généralisée, mais bien “limitée”, tandis que, d’autre part, il ne s’agitpas d’une communion “fermée”, mais bien “graduelle”. Partant de la communion dans la dignité baptismale, la position catholique opère une ouverture graduelle de sa communion envers les frères séparés en fonction du degré d’ecclésialité, dont sont revêtues les Eglises/Communautés ecclésiales séparées auxquelles ils appartiennent, et par conséquent en fonction du degré de communion ecclésiale (étroit ou lâche) que celles-ci entretiennent avec l’Eglise catholique. Cette position balancée en matière de c. i.s. est la conséquence de la réflexion théologique sur le mystère de l’Eglise opérée par les Pères de Vatican II. Appliquée à la c.i.s., il s’agit tout d’abord de la réflexion sur le lien entre le bap­tême et l’appartenance à la communion ecclésiale, du fait que le baptême fonde déjà en soi une communion réelle bien qu’imparfaite avec les chrétiens séparés. Il s’agit ici d’une ecclésiologie plus christologique: le baptême insère chaque baptisé dans le Corps mystique du Christ. Ensuite, il y a la réflexion sur le lien entre communion eucharistique et communion ecclésiale, du fait que l’eucharistie authentique est, par excellence, signe et source de communion ec­clésiale. Il s’agit ici d’une ecclésiologie plus eucharistique: l’Eglise du Christ est présente dans toute congrégation légitime célébrant l’eucharistie en communion 56 “Anglicans have come to accept that shared eucharistie communion may be an appro­priate anticipation of full visible unity... The Eucharist is one of God’s greatest gifts to the Church and is given to build up the Body of Christ... Christ builds up his Church as Eucharis­tic community. We do not believe that, because the Eucharist is undoubtedly a fundamental expression of the unity of the Church and a means of building it up, eucharistie communion must be reserved for frill ecclesial communion, visibly and structurally expressed.” House OF Bishops, The Eucharist (nt. 42), n° 35. Dans le même sens, la communication au sujet de l’hospitalité eucharistique de la part de trois instituts de recherche œcuménique (deux protes­tants et un catholique : le Centre d’études œcuméniques de Strasbourg, le Konfessionskundli- ches Institut de Bensheim et l’Institut fur Ökumenische Forschung de Tübingen), cf. Istituti TEOLOGICIECUMENICI in Germania, “L’ospitalità eucaristica è possibile”, Il Regno 11 (2003) 351-371.

Next

/
Thumbnails
Contents