Csornay Boldizsár - Dobos Zsuzsa - Varga Ágota - Zakariás János szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 97. (Budapest, 2002)
VANDLIK, KATALIN: PHRYNIS
est une question controversée depuis longtemps. A. D. Trendall parle principalement d'une comédie locale, représentée en partie de manière impromptue, 35 tandis que T. B. L. Webster, déjà dans son article de 1948, souligne l'importance de l'influence de la comédie attique. 36 Jusqu'à présent, nous ne connaissons qu'un seul exemple où un vase phlyaque représente une scène de comédie attique : la source d'une scène du cratère en cloche conservé à Würzburg est Les Thesmophories d'Aristophane. 37 Cependant, d'une part nous connaissons très peu de comédies athéniennes, d'autre part, il est évident que les peintres de vase n'ont pas illustré dans le sens étroit du mot la comédie dans laquelle ils ont puisé leur thème. Il ne faut donc pas penser, lors de l'interprétation des scènes de vase, à une scène concrète d'une certaine représentation théâtrale. Il était possible d'évoquer par la représentation, par une sorte d'indication de quelques caractères ou situations typiques, une comédie vue par le producteur du vase ou par le client qui passait la commande. Parmi ces comédies, il pouvait y en avoir des athéniennes. 38 Il est cependant problématique de savoir de quelle manière la tradition des représentations attiques a atteint l'Italie du Sud. En tout cas, il ne fait pas de doute que les maîtres des vases phlyaques ont créé leurs scènes, quelle que fût finalement leur source, sur la base de ce qu'ils ont vu lors d'un spectacle local. Les représentations de Phrynis du vase de Salerne et de celui de Budapest sont différentes : sur l'une il est jeune et sans barbe, tandis que sur l'autre c'est un homme d'âge mûr et barbu. Cela se comprend par ce qui a été dit ci-dessus : les deux maîtres n'eurent garde de le représenter d'une façon réaliste ; les deux figures ne devinrent Phrynis que par l'inscription, le phlyax à couronne de laurier tenant une kithara apparaît ailleurs et dans autre contexte aussi. 39 Les essais d'interprétation mentionnés ci-dessus sont d'accord sur le fait que la scène du cratère de Salerne est probablement inspirée par une comédie. Il est possible que le vase du Musée des Beaux-Arts soit aussi créé sous l'influence d'une comédie, mais rien ne prouve cela et il est inutile même de le supposer, tout comme le fait que les deux côtés s'enchaînent nécessairement. Ce dernier cependant ne peut être complètement exclu. En effet, il mérite d'être remarqué que la hetaira laide peut évoquer l'image qu'un passage du fragment de Phérécrate traité ci-dessus donne de la Musique. G. W. Dobrov a d'ailleurs déjà constaté qu'elle fut sans doute incarnée dans le masque d'une hetaira laide et âgée. Pour affirmer l'idée de la représentation de la 35 Trendall, Phlyax Vases, pp. 13-17. 36 Webster, T. B. L., South Italian Vases and Attic Drama, ClassQuart 42 (1948) p. 19. 37 Kossatz-Deissmann, A., in Tainia. Festschrift f. R. Hampe, Mainz 1980, pp. 281-290. 38 Taplin, O., Comic Angels and other Approaches to Greek Drama through Vase-Paintings, Oxford 1993, p. 90; Schmidt, M., AntK 41 (1998) pp. 17-31; Trendall a souligné également à propos du vase du peintre de Tarporley qu'il se liait plutôt à une comédie attique qu'à une comédie locale, comme le texte accompagnant la scène était d'écriture attique (qui n'est pas un cas isolé parmi les vases phlyaques), in Trendall, A. D.-Webster, T. B. L., Illustrations of Greek Drama, London 1971, p. 130. 39 Un exemple: Trendall, Phlyax Vases, p. 40, no. 49 et fig. 4b (Trendall le prend pour Apollon).