Csornay Boldizsár - Hubai Péter szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 96. (Budapest, 2002)

LIPTAY, ÉVA: Bandeau sur la tete

2. Le bandeau de tête ou diadème apotropaïque désigné par le terme ssd peut être mis en rapport avec tout ce qui a ét dit plus haut. La pièce verte symbolise « l'état intact », « la réconciliation » : pour le souverain (le fils du dieu Soleil) et aussi pour le défunt la réception du diadème/bandeau de tête ssd - à certaines fêtes (-sed, -ouag) ­fut le garant de la faculté de régner, celui de la régénération de ses forces. Cette valeur symbolique peut être relevée aussi dans le cas de l'œil vert du Soleil. Uétoïïe-ssd rouge protège contre la lumière éclatante du soleil qui est néfaste pour les ennemis cosmiques. Le but principal du défunt ayant été de rejoindre le dieu Soleil dans sa barque, des pièces d'étoffe d'effet magique ont dû être mises sur la momie au cours des rituels funéraires. Le bandeau ssd mis en général sur la tête a protégé le défunt bien­heureux contre les rayons brûlants du soleil. Grâce à sa qualité de bienheureux, le défunt n'appartenait plus aux ennemis du dieu Soleil exposés à l'effet brûlant, destruc­teur de ses rayons. Dès les Textes des Pyramides, on relève un rapport étroit entre l'acte de l'offrande de l'œil d'Horus, symbole de la glorification du défunt, et la pos­session de Vé\oïïe-ssd de couleur rouge, blanche ou verte. Pour mieux saisir les rapports entre le dieu Chou et Vétoffe-ssd, il faut examiner le rôle de ce dieu dans les Textes des Pyramides. 6. Le bandeau sur la tête de Chou. A côté du dieu Soleil (Atoum-Rê) possédant ou émettant le ssd, c'est le dieu Chou qui, grâce à sa nature perméable à la lumière, assista à l'acte de la séparation du Ciel et de la Terre: il fut même assimilé à la lumière du soleil. Ce rôle de Chou fut évoqué par plusieurs termes dans les Textes des Pyramides dont Ph. Derchain cite 118 les suivants: wtz, dsr ainsi que fij, $ddl$d, s§w et twi. Les deux premiers se rapportent à l'acte du soulèvement du ciel tandis que les autres soulignent le rôle de Chou à propos du destin du défunt: il aide le défunt bienheureux à rejoindre le dieu Soleil dans sa barque. Les verbes Sd/Sdd, qui nous intéressent ici, sont mentionnés à deux reprises dans les Textes des Pyramides: 119 « Rê, donne ta main à N. car Chou l'emmène vers le(s) porteur(s) de Chou » (Pyr. § 521 a-b). L'expression « piliers de Chou » fait allusion aux quatre (var. : huit) assistants de Chou: les piliers du ciel qui sont sous les ordres de Chou. 120 Ce même motif apparaît dans une utre formule (§ 1247, avec le verbe Sd « élever »). La similitude phonétique entre Sd et ssd 121 est apparente de même que leurs rap­ports avec le dieu Chou. Le raisonnement peut être reconstitué comme suit : c'est Chou qui élève (Sd) le pharaon/le défunt à bord de la barque du dieu Soleil, offrant en même temps une protection magique (ssd) contre les rayons brûlants du soleil car, pareille­ment au faucon céleste, il a pouvoir sur ces rayons grâce à son acte créateur. Une pareille analogie pouvait être à l'origine de l'emploi du préfixe s avec le nom de ce 118 /ta£ 27 (1975), p. 112. 119 Ils sont étudiés par Ph. Derchain. Cf. note 114. 12U Sethe, K., op.cit. (n. 31), II, p. 415; Kurth, D., Den Himmel stützen (Rites égyptiens II), Bruxelles 1975. p. 148. 121 Et même celle entre le nom Sd et le verbe id. Cf. Wb IV p. 566, 17 (= Sd - « Tuch um den Kopf. Kopfbinde »).

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